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Des millions de personnes dans le monde sont atteintes de DMLA, première cause de cécité chez les plus de 50 ans. C'est à leur intention qu'Axorus a développé une rétine bionique. Le dispositif doit en effet leur permettre de retrouver une bonne acuité visuelle.L'idée de base est d'implanter, derrière la rétine biologique, une rétine artificielle dont la fonction sera de suppléer les cellules endommagées grâce à un neurone électronique inventé par deux laboratoires lillois." La rétine artificielle récupère la lumière et la transforme en impulsions électriques comme le font les photorécepteurs dans un oeil sain ", explique Jean Damien Louise, un des fondateurs d'Axorus. Cet implant high-tech offre deux avantages : il ne se voit pas et il est autonome en énergie. " Le système est auto-alimenté grâce à la lumière qui traverse l'oeil, un peu comme un panneau photovoltaïque. "Grâce à une levée de fonds de près de 900.000 euros, Axorus va pouvoir lancer la phase de tests précliniques. Avec cette enveloppe conséquente, la biotech lilloise entamera bientôt les essais sur l'animal au sein de l'Institut de la vision, à Paris, afin de fabriquer les différents prototypes et d'augmenter la densité des pixels, l'idée étant de recouvrir quelques millimètres carrés de la rétine, car plus il y aura de pixels, meilleure sera la vue.Si cette phase préclinique, qui devrait durer deux ans, s'avère concluante, la société pourra démarrer les essais sur l'Homme, qui nécessiteront une nouvelle levée de fonds. Son but est de s'approcher d'un dixième d'acuité visuelle, seuil minimum pour voir sans assistance.La jeune entreprise espère commercialiser sa rétine artificielle dédiée aux patients atteints par la DMLA à l'horizon 2024. Toutefois, le domaine d'application de sa nouvelle technologie pourrait s'avérer beaucoup plus large." Cette rétine va nous servir de preuve de concept pour démontrer l'efficacité de ce qui est au coeur du projet, le neurone électronique ", précise Jean-Damien Louise.Un neurone qui permet de communiquer dans les deux sens avec le système nerveux. D'où l'espoir des chercheurs de pouvoir un jour développer d'autres implants de ce type pour traiter de nombreuses autres maladies comme celle de Parkinson, l'épilepsie, l'hémiplégie, les troubles urinaires ou encore la gastroparésie.