...

Il y a un mois, dans un "cri de désespoir face au tsunami qui se profile", le Dr Mélanie Lampe tirait la sonnette d'alarme. "Nous sommes actuellement 13 ophtalmologues dans notre province. Selon les chiffres belges actuels, nous devrions être 29. En raison de l'âge moyen de mes confrères, dans dix ans environ nous serons quatre ophtalmologues au lieu de 29. C'est-à-dire que six patients sur sept devront consulter un ophtalmologue en dehors de la province", écrit l'intéressée dans une pétition signée par 1.578 personnes. "Il faut s'attendre prochainement à ce que des enfants ratent des années scolaires en raison d'une mauvaise vision (et ce sont des cas que j'ai déjà rencontrés), que l'amblyopie ne puisse plus être prise en charge, que des patients plus âgés perdent la vue par manque de dépistage rapide de pathologies, comme le glaucome et la DMLA, dans notre province."Si la pétition concerne l'ophtalmologie, d'autres spécialités souffrent des mêmes maux. Les dentistes et les gynécologues ont également sonné l'alerte. Les sages-femmes et les infirmières sont en sous-effectif. Enfin, le problème est connu: il manque de médecins généralistes. Seize communes sur 44 en province de Luxembourg sont en pénurie. "La province de Luxembourg concentre quelque part tous les handicaps", admet Christie Morreale, ministre wallonne de la Santé. Elle cite, pêle-mêle, les problématiques de la pénurie, les temps d'attente très longs, et l'accessibilité dans la médecine en général, médecine de première ligne, mais aussi médecine spécialisée. "On est dans un domaine qui touche principalement soit le Fédéral, soit la Fédération Wallonie-Bruxelles et, en bout de course, la Région wallonne. Pourquoi? Parce que nous sommes dans l'organisation de la première ligne et donc, quelque part, nous avons les conséquences des actes qui sont posés ou qui ne sont pas posés à devoir gérer", explique la ministre socialiste. En bref, le futur médical de la province de Luxembourg n'est pas entre ses mains. La seule solution pérenne à tous les maux semble être de la compétence de la Commission de planification de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Cependant, les effets positifs de cette solution mettront du temps à se faire sentir sur le terrain. Dans l'attente, la Région peut - et doit - apporter des solutions en termes d'incitants pour favoriser les médecins qui s'installent en zones de pénurie et surtout les y retenir.