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Après avoir exclu une céphalée secondaire et les syndromes céphalalgiques, il convient de commencer par poser un diagnostic correct. Les critères diagnostiques de la migraine chez les enfants sont les suivants : au moins cinq épisodes de céphalée au cours de l'année écoulée (durée de 2 à 72 heures), présentant au moins deux des quatre caractéristiques supplémentaires, à savoir caractère pulsatile, localisation unilatérale, aggravée par l'activité ou limitant l'activité et intensité modérée à sévère. En outre, des nausées/vomissements, une photophobie ou une phonophobie doivent être présents. Une aura est observée chez un tiers des enfants plus âgés et des adolescents, environ cinq à soixante minutes avant le mal de tête. Comme chez les adultes, le traitement d'une crise migraineuse chez les enfants est plus efficace lorsqu'il est initié au début de la crise (lorsque la douleur est encore légère). Du paracétamol et un AINS sont souvent utilisés en première instance. Les recommandations américaines préconisent une solution orale d'ibuprofène (10 mg/kg) comme traitement initial chez les enfants et les adolescents. Chez les adolescents, les triptans sont recommandés, même si dans notre pays, seule la notice du spray nasal de sumatriptan mentionne l'utilisation à partir de l'âge de douze ans (CBIP, consulté le 30/04/2020). En cas de réapparition de la céphalée aiguë dans un délai de vingt-quatre heures après le traitement initial, une deuxième dose du même médicament peut soulager la douleur. Chez les adolescents qui ne répondent pas suffisamment au triptan seul, l'ajout d'ibuprofène ou de naproxène permettra d'obtenir un meilleur effet. Des études menées chez des adultes ont montré que la combinaison de sumatriptan et de naproxène est plus efficace que chacun de ces médicaments administrés en monothérapie. Si les nausées et/ou les vomissements sont importants, un antiémétique est recommandé, bien qu'aucune étude ciblée n'ait été menée à ce sujet. Les recommandations couvrent également les adaptations du mode de vie, l'évitement des facteurs déclencheurs ou aggravants et les risques de surmédication. Un journal de la migraine peut permettre de contrôler la réponse aux médicaments. Bien que cela soit moins souvent le cas chez les enfants, il convient de garder à l'esprit que les antécédents de maladie cardiovasculaire font partie des contre-indications des triptans. Enfin, en cas de migraine avec aura, il est nécessaire de sensibiliser les adolescents au fait que les triptans sont plus efficaces s'ils sont pris au début du mal de tête et pas pendant l'aura (bien que la prise à ce moment soit sûre). 1. www.aan.com/Guidelines 2. Oskoui M et al. Neurology 2019 ; 93(11)