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Notre enquête a présenté aux médecins et aux pharmaciens un certain nombre de propositions concernant leur attitude vis-à-vis des patients en situation de pauvreté. Il en ressort que la moitié d'entre eux trouvent ce public difficile. Cependant, un quart des médecins généralistes et 12% des pharmaciens estiment que travailler avec ce groupe cible est "facile". Il est encourageant de voir que le serment d'Hippocrate n'est pas une promesse en l'air. 82% des médecins disent qu'ils tiennent toujours/fréquemment compte de la situation financière du patient lorsqu'ils prescrivent des médicaments, 16% le font occasionnellement/rarement. Pratiquement tous les répondants fournissent aux patients moins fortunés des informations supplémentaires sur le coût du traitement ou du médicament. Seuls 2% ne le font jamais. Il est également remarquable que 93% des médecins interrogent activement les patients en situation de pauvreté sur leurs difficultés à payer les frais médicaux. Il est également habituel que les problèmes financiers fassent l'objet d'une discussion, que des efforts supplémentaires soient faits (98%) et, si nécessaire, que les patients pauvres sont orientés vers le CPAS ou un service social. Le renvoi à un collègue plus expérimenté en la matière est moins fréquent. Seuls deux sur trois le font. Deux médecins sur cinq travaillent toujours/souvent gratuitement pour des patients dans le besoin, et un peu plus de la moitié le font "parfois" ou "rarement". Le report de paiement est possible pour un médecin sur cinq et deux sur cinq proposent un plan d'échelonnement. Parmi les médecins, 23% disent qu'ils proposent "souvent" ou "toujours" des options de traitement moins chères. 60% le font parfois. Toutefois, 68% ajoutent qu'ils traitent presque toujours les patients en situation de pauvreté comme tous les autres patients. Afin de soutenir financièrement les patients en situation de pauvreté, les médecins ont souvent recours au système du tiers payant. Seuls 8% déclarent ne jamais appliquer le système, en invoquant sa complexité administrative et le temps qu'il prend. Ou parce qu'ils ne savent pas comment ce mécanisme fonctionne. A la question de savoir s'ils seraient prêts à utiliser un instrument de dépistage de la pauvreté, 44% ont répondu par l'affirmative ; un quart a répondu explicitement "non". Enfin, un chiffre moins positif: 9% des répondants refusent parfois ou rarement des patients en situation de pauvreté dans leur cabinet ; 1% le font même toujours ou souvent.