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C'est ce qu'a déclaré Paul d'Otreppe, président de l'Association belge des directeurs d'hôpitaux (ABDH), lors du webinaire du GBS (Groupement des unions professionnelles belges de médecins spécialistes), le 5 février, sur le thème des réformes du financement hospitalier et de la nomenclature. Selon Paul d'Otreppe, qui dans la vie quotidienne est directeur général de la Clinique Saint Luc à Bouge - les directeurs hospitaliers sont très positifs vis-à-vis des projets de réforme du ministre Vandenbroucke (lire également à ce sujet la tribune de Stéphane Rillaerts, DG du CHR Sambre et Meuse) dans le jdM n°2702 et en pages 10 et 11 de ce numéro). "C'est un big bang que toutes les directions approuvent", a-t-il déclaré. "Après tout, l'ancien modèle de financement n'est plus viable. Pour la première fois en 20 ans, un plan de réforme s'attaque d'un seul coup à l'ensemble du problème. Cela témoigne d'une grande ambition. L'ABDH approuve la philosophie sous-jacente."Selon l'association des directeurs, il convient d'accorder davantage d'attention au value-based healthcare et au patient en tant que figure centrale de la prestation de soins de santé. "Les résultats des soins et l'expérience des patients sont essentiels", déclare Paul d'Otreppe. "C'est la qualité qui doit être financée, et non le volume comme c'est le cas actuellement. Le système actuel est également trop rigide et ne contient aucune incitation à stimuler l'innovation."Selon le président de l'ABDH, la Belgique est le seul pays au monde où l'on a d'abord installé des réseaux hospitaliers et seulement ensuite réformé le financement. "La France, par exemple, s'est d'abord attaquée aux flux d'argent. Les réseaux n'ont suivi que dix ans plus tard."Il convient d'accorder une plus grande attention aux soins de santé, à la manière dont les soins sont dispensés. "Nous devons mettre un terme à l'hospitalocentrisme actuel. De nombreux autres types de soins en dehors des hôpitaux sont possibles", déclare Paul d'Otreppe. "Il suffit de penser aux soins de première et de deuxième ligne. Une cure d'amaigrissement des hôpitaux est nécessaire, de même qu'une réaffectation des ressources aux soins de santé préventifs. Parce que les personnes en bonne santé n'ont pas besoin d'être soignées. Et ceux qui tombent malades et sont en bonne forme peuvent sortir de l'hôpital plus rapidement."En bref, selon le président de l'ABDH, une réforme disruptive est plus que jamais à l'ordre du jour. "L'objectif de le faire d'ici 2025 est un timing serré. D'autre part, tout est lié à tout. Il est impossible d'en retirer un élément. En tout cas, réduire la concurrence entre les hôpitaux est une bonne chose."