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Avec 29 % des voix, le MR peut d'emblée envisager une coalition MR-Les Engagés en Région wallonne sans le PS. À Bruxelles, le MR est premier parti mais le PS et Groen! semblent incontournables. Au Fédéral, une coalition MR-N-VA-Vooruit-CD&V-Les Engagés aurait la majorité, ainsi que dans les deux groupes linguistiques. Pour le Dr Luc Herry, cela pourrait avoir des implications positives pour l'Absym, notamment en matière de valeurs et de pratiques dans la médecine libérale. " Le changement de politique pourrait signifier un déplacement d'une approche basée sur l'assistanat vers une aide organisée visant à réintégrer les personnes en difficulté dans la société de manière plus active. " En ce qui concerne la médecine libérale, le Dr Herry note que cette dernière a été progressivement déstructurée ces dernières années. Il espère que l'arrivée potentielle de nouveaux dirigeants pourrait freiner cette tendance et améliorer les conditions de travail pour les soignants. Il critique le mandat de Frank Vandenbroucke, affirmant qu'il n'a pas apporté de changements significatifs pour améliorer les conditions de travail. Ce qui préoccupe au plus haut point le Dr Paul De Munck est que, dans le cadre d'une nouvelle gouvernance, et d'une possible alliance entre le centre-droit (Les Engagés) et le Mouvement réformateur (MR), la continuité des projets en cours pourrait ne pas être assurée. Le Dr De Munck mentionne spécifiquement le décret Proxisanté, qui pourrait être en danger si la majorité change du côté wallon. Son principal souci est de ne pas faire table rase de ce qui a été conclu en consensus avec le terrain et de ne pas voir les efforts déjà investis être remis en question. " J'ai des inquiétudes quant au financement des soins de santé, en particulier parce que le MR est le seul parti qui ne soutient pas l'augmentation des budgets pour ce secteur. Au contraire, Les Engagés ont proposé des augmentations significatives dans leur programme. La norme de croissance pour les dépenses de santé sera un point de discussion crucial dans les futures négociations. "Le Dr Herry souligne que la médecine générale évolue de plus en plus vers des structures pluridisciplinaires de groupe. Il estime que le "New Deal" proposé par Vandenbroucke n'a pas réussi à adresser les besoins financiers liés à l'organisation de ces groupes. Les cabinets de groupe engendrent des coûts d'infrastructure et de personnel qui ne sont pas suffisamment pris en compte dans les réformes actuelles. Luc Herry exprime aussi une inquiétude concernant la perception des médecins par les politiciens, qui les voient souvent comme des responsables de l'augmentation des dépenses de santé. Il plaide pour une étude rationnelle des dépenses de santé, en particulier pour les traitements du cancer et des maladies chroniques. Ces traitements, tout en prolongeant la vie des patients, augmentent nécessairement les coûts pour la Sécurité sociale. De plus, avec l'augmentation de la population, les dépenses de santé ne cessent de croître. Le Dr Herry demande des études approfondies pour comprendre les besoins réels en termes de financement des soins de santé et pour établir une indexation des budgets en phase avec ces besoins. Il espère que le nouveau gouvernement sera plus à l'écoute des professionnels de la santé. Les partis de droite, comme le MR, avec lesquels les médecins ont souvent des affinités, pourraient offrir une meilleure écoute et un soutien plus adapté. Le Dr Herry est optimiste quant à la possibilité de travailler plus efficacement avec le nouveau gouvernement pour rationaliser les dépenses publiques et améliorer les soins de santé. Il souligne que les médecins ne cherchent pas seulement à obtenir des augmentations salariales, mais aussi à garantir un budget adéquat pour les soins des patients. Sur le statut des médecins indépendants, Luc Herry note que le MR valorise les professions libérales, ce qui pourrait favoriser les médecins dans leurs revendications. "Les professions libérales sont perçues comme essentielles au bon fonctionnement de l'économie belge, et les soutenir pourrait aider à stabiliser et améliorer le système de santé." Le message principal à Georges-Louis Bouchez pour l'Absym, c'est d'être à l'écoute. Une des priorités est le bon fonctionnement du 1733... Paul De Munck a, de son côté, lu les "66 propositions" du Dr Yannis Bakhouche, conseiller santé du président du MR, Georges-Louis Bouchez. "Je trouve certaines de ses propositions intéressantes, d'autres beaucoup moins comme l'idée de fusionner l'Inami et le SPF Santé publique. Cela risquerait de compromettre le système de concertation. Maggie De Block n'a fait que rassembler les deux administrations physiquement dans le même bâtiment. Par ailleurs, on peut se demander en quoi ce document reflète les idées personnelles de M. Bakhouche ou la position officielle du Mouvement réformateur..."Paul De Munck, dans l'hypothèse d'un gouvernement wallon MR-Les Engagés (qui ont la majorité sans le PS) et qui monterait dans un gouvernement fédéral avec la N-VA, imagine des discussions particulièrement intenses avec Les Engagés dont la santé était un des cinq piliers pour un futur gouvernement. "Leurs divergences pourraient mener à des débats significatifs sur la direction des politiques de santé dans le futur."Enfin, Vooruit (socialistes flamands) a envoyé un message fort: il est prêt à monter au Fédéral (sans le PS). Frank Vandenbroucke n'a donc peut-être pas dit son dernier mot.