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La CSPO a réalisé, en collaboration avec le bureau Deloitte, un exercice stratégique afin de définir ses besoins pour 2028. "Toute une série d'évolutions ont été prises en compte dans ce travail analytique: virage ambulatoire, durée de séjour raccourcie, vieillissement de la population, santé numérique... L'objectif de cette analyse étant de nous guider dans la programmation capacitaire et les lignes stratégiques à adopter pour la Clinique Saint-Pierre de demain. Les conclusions de cette étude montrent pour 2028 en comparaison avec 2019: une augmentation des admissions classiques: +8% (avec une diminution de la durée moyenne de séjour), une augmentation des admissions de jour: +28%, une augmentation des urgences: +10% et une légère diminution du nombre de lits classiques et une augmentation de la filière ambulatoire", explique le Dr Philippe Pierre, directeur général de l'hôpital. En tenant compte de cette analyse, l'hôpital réduirait un peu le nombre de ses lits, passant de 425 lits agréés à 401. Certaines chambres pourraient être dédoublées, par exemple, lors d'une épidémie de grippe. Pour le Dr Pierre, il est important de garder ce nombre de lits parce que le Brabant wallon compte moins de lits hospitaliers par habitants que les autres régions du pays et que la médecine n'aura pas fait d'ici l'ouverture de l'hôpital, en 2028, un bond tellement spectaculaire qu'il faudrait totalement repenser l'activité médicale. "Les cycles de changement en médecine prennent, en moyenne, sept ans. Dans sept ans, la médecine ne sera pas tellement différente de ce que nous pratiquons aujourd'hui. Par contre dans 14 ou 21 ans, l'évolution sera remarquable. Un hôpital a toujours besoin de surface supplémentaire, par exemple pour la médecine ambulatoire. Certaines surfaces seront converties. Des conversions de lits de chirurgie et de médecine interne sont déjà prévues vers des lits de gériatrie, dont nous avons grandement besoin. La nature ayant horreur du vide, nous allons rapidement trouver une utilité à l'espace qui serait libéré", explique le Dr Pierre. Depuis le début du processus, la Clinique Saint-Pierre a tenu à informer le plus précisément possible les citoyens et riverains du futur hôpital sur le projet et son impact sur le site de Louvranges. Le 25 octobre une réunion d'information préalable a été organisée à Wavre. Le projet a également été présenté à l'assemblée générale des médecins le 27 octobre. Le projet architectural de la Clinique Saint-Pierre sera intégré dans son environnement, un terrain de 15 hectares, et complété par une nouvelle bretelle d'autoroute pour en faciliter l'accès. Ce projet va être étudié dans toutes ses composantes, entre autres au niveau de son influence sur les eaux de ruissellement, et toutes ses étapes par une seule étude d'incidences. Il sera concrètement mis en oeuvre par plusieurs permis successifs, ce phasage étant conçu pour réduire au maximum les nuisances. Jean Massa, architecte chez Assar a souligné que le nouvel hôpital sera certifié par les labels BREEAM et WELL. La qualité de l'air, l'apport de lumière naturelle, l'encouragement aux déplacements actifs, le confort acoustique, le choix de matériaux sains... sont autant de critères qui seront pris en compte par les architectes et les entrepreneurs. Le nouvel hôpital, de type compact et respectant la forte pente du terrain, devrait coûter 424 millions d'euros, dont plus de 200 millions à financer par l'hôpital sur 20 à 25 ans. Philippe Pierre espère que d'ici le lancement des travaux les coûts des matériaux seront à nouveau redevenus normaux. L'explosion du coût et l'indisponibilité de certaines matières premières risquent d'avoir un impact non-négligeable sur les chantiers hospitaliers actuellement en cours. Quant aux bâtiments actuels de la Clinique Saint-Pierre, la direction générale compte trouver une solution de reprise en concertation avec la Ville d'Ottignies. "Nous n'allons pas partir en laissant les clés à un promoteur qui aurait racheté le site actuel. Nous ne souhaitons pas que le vieux bâtiment soit démoli et remplacé par autre chose", précise le directeur général. "Le centre administratif, récent, pourrait être vendu à une entreprise assez rapidement pour dégager des fonds. Un hôpital bien géré en 2021 n'est pas capable de se reconstruire en tenant uniquement compte des subsides de la Région wallonne. Nous devons gérer de façon particulièrement rigoureuse ce projet et trouver des recettes supplémentaires."L'hôpital actuel pourrait être occupé par une MRS du CPAS, un centre pour personnes handicapées... Des maisons unifamiliales à prix modéré pourraient être construite sur l'actuel parking. La polyclinique actuelle sera conservée sur le site. La direction a déjà rencontré trois promoteurs. "A partir du mois de janvier, nous allons élaborer un plan directeur qui sera accepté par la commune. Nous sommes sur la même longueur d'onde pour arriver à un projet intéressant et intergénérationnel pour ce site de sept hectares qui a une valeur importante." Afin de faire adhérer les riverains à ce grand projet, un comité de suivi pour les riverains sera mis en place prochainement et sera maintenu jusqu'à deux ans après la construction de l'hôpital.