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"N ous estimons que la situation devient démesurément critique. Avant que celle-ci ne nous échappe, la direction médicale prend la décision de fermer les urgences ce jour à 14 h jusqu'à ce lundi 13 décembre 8 h afin de stopper l'afflux de nouveaux patients et de pouvoir offrir à ceux que nous avons pris en charge des soins de qualité. Dans ce même créneau horaire, l'activité chirurgicale va également être réduite pour se limiter exclusivement aux interventions essentielles", avait prévenu jeudi l'hôpital de Herstal. Le directeur médical de la clinique, le Dr Thierry Lemineur, soulignait que la problématique principale n'est pas le nombre de cas de Covid. "La pandémie a exacerbé une situation qui était déjà en état de souffrance pour le personnel soignant. Nous nous retrouvons face à un personnel épuisé et qui ne se sent pas respecté. Cette fermeture des urgences et la limitation de l'activité du bloc opératoire va nous permettre de leur donner une bouffée d'oxygène durant quelques jours. Nous arrivons dans une situation dans laquelle nous ne pouvons plus assurer des soins de qualité aux personnes qui sont actuellement hospitalisées dans notre clinique. Il aurait été irresponsable de notre part de ne pas essayer de diminuer durant quelques jours le nombre d'entrants dans ce contexte."La direction médicale était bien consciente que ces mesures aurait seulement pu permettre de réduire un peu la pression en interne durant quelques jours. "Nous redoutons l'arrivée du 1er janvier! Sans un arrêt immédiat des mesures vexatoires à l'égard des soignants, sans une revalorisation de la profession, la situation va s'aggraver dans les prochains mois... des mesures structurelles sont indispensables au plus vite!", prévenait jeudi le directeur médical. Le vendredi soir la direction recevait un courrier l'obligeant à rouvrir ses urgences. "Nous confirmons avoir reçu ce jour, fin de journée, un courrier de l'inspecteur d'hygiène qui nous ordonne de rouvrir les urgences de l'hôpital sous peine de dresser un procès-verbal de constat d'infraction menaçant d'entraîner des sanction pénales: des peines d'amendes et/ou d'emprisonnement à l'encontre de la direction générale, de la direction médicale, de la direction nursing et de l'infirmier chef des urgences", annonçait la Clinique André Renard. "Contraints de plier à ces menaces, nous déplorons que notre appel à l'aide n'ait engendré en retour que des menaces, sanctions et mesures stériles." Et l'hôpital de prévenir que "la réouverture de nos urgences entraînera inévitablement une fermeture d'unités de soins et/ou de lits, privant ainsi d'autres patients, d'autres malades de soins appropriés. En nous imposant cette réouverture, on obtient donc l'effet inverse de l'intérêt prétendument défendu: on ne résout rien... on déplace un problème ailleurs!"La direction de l'institution a remercié le Conseil médical pour son soutien envers l'ensemble du personnel et de la direction. "Cet appel à l'aide, qui est la décision la plus difficile que nous ayons dû prendre à ce jour dans cette pandémie, a trouvé écho dans une grande partie de la population: nous sommes touchés par leurs nombreux messages de soutien."