...

L e droit de penser différemment mais l'obligation de respecter les règlesMa liberté de penser différemment ne m'octroie en aucun cas un droit individuel et absolu à mettre en péril la vie en société et les règles qui la gouvernent. En d'autres termes, de choisir le chaos au détriment de l'organisation. Le droit (le devoir) à la révolte est réservé en suprême recours aux situations qui menacent la dignité humaine et les droits fondamentaux. Ce droit ne permet en aucun cas d'adopter des comportements différents sous prétexte que l'on pense différemment. Quel que soit mon avis sur la pertinence des décisions du Gouvernement et ma liberté de l'exprimer, ces décisions s'imposent à moi et ne pas les appliquer me met en faute par rapport à la société. Gouverner c'est décider et assumer ses choixTout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne, comme le précise l'article 3 de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Assurer une vie normale et libre à chacun tout en assurant le sécurité sanitaire, en particulier aux plus fragiles, est la mission complexe et compliquée de nos gouvernants. Ils l'assument et il faut leur en être reconnaissant même si on estime que les décisions qu'ils prennent ne sont pas les meilleures. Fixer le cap dans le contexte de la pandémie de Covid-19 implique inévitablement une analyse des risques: risque sanitaire, risque économique, risque émotionnel... Qui dit risque dit évaluation du risque. Ce qui implique inévitablement la question de l'interprétation du risque et du niveau de risque acceptable. Cette analyse, nos dirigeants l'ont faite avant de décider des mesures à prendre. D'autres à leur place auraient sans doute interprété le risque autrement et pris d'autres décisions. Qu'importe, le choix est fait! Il est impératif que chacun l'accepte. J'applique donc au mieux les décisions, même si je compte parmi ceux qui pensent que certaines de celles qui ont été prises depuis le mois de mars n'ont pas été judicieuses et ont provoqué plus de dégâts que de bénéfices. Je me suis associé à celles et ceux qui l'ont dit et qui ont largement diffusé leur avis. Depuis quelques semaines, j'observe, comme tout le monde, des comportements nombreux qui nient purement et simplement la dangerosité de la Covid-19, ses conséquences sur la santé de la population et, par corrolaire, ses conséquences pour notre système de santé. Et je me demande humblement si ces comportements ne sont pas partiellement liés à une mauvaise lecture des prises de positions critiques, pourtant scrupuleusement argumentées qui ont été largement diffusées et dont l'objectif n'était évidemment pas de nier la pandémie mais de plaider en faveur d'une approche réfléchie, organisée et proportionnée de celle-ci. Ces comportements sont à l'origine d'une recrudescence des infections et d'une nouvelle spirale de mesures qui semblent suivre la même logique et la même orientation qu'en mars dernier même si le Gouvernement qui en décide a changé. Autres gouvernants même logique mais inflexion dans la communication. Le message actuel semble être "rompre à tout prix les chaînes de contamination en réduisant drastiquement les contacts interpersonnels qui ne sont pas jugés essentiels (la qualité d'essentiel étant susceptible d'être redéfinie en fonction de l'évolution du nombre de contaminations et de la capacité du système sanitaire à y faire face)". Dans ce cadre, nul place pour l'évaluation statistique du risque de contamination lié à tel ou tel secteur, à tel ou tel domaine d'activité. Le message est clair et sans équivoque. Il ne devrait, à mon sens, pas être assorti de multiples commentaires et interprétations. Pourtant, comme en mars, les mesures prises sont commentées et interprétées sur toutes les chaînes de radio et de télévisions par des infectiologues, virologues et vaccinologues (dont les plus modérés ont été renvoyés à leur charge académique). Ils ont chacun un avis d'expert et aucun avis ne concorde. On peut facilement se rendre compte, à travers leurs interventions qu'ils ne connaissent encore que peu de chose du virus et on remarque assez facilement que leur avis d'expert est avant tout un avis d'individus qui réagissent avec leur tempérament (prudent, anxieux, alarmiste) comme le ferait chacun d'entre nous! Comment penser autrement quand un vaccinologue déclare en direct sur la VRT, qu'aucun élément statistique ne permet d'attribuer une influence significative des établissements Horeca dans l'accélération des contaminations mais qu'il plaide pour leur fermeture parce qu'ils constituent des lieux de convivialité au sein desquels le masque n'est pas porté et où les gens parlent fort (sic). Cette omniprésence souvent anxiogène est sans doute, aussi, responsable du rejet observé dans certaines tranches de la population. Messieurs les experts de tous poils, arrêtez! Exprimez-vous si vous le jugez utile. Mais faites-le comme tout citoyen, avec modestie ; sans vous prévaloir d'une expertise que vous n'avez pas vraiment mais que vous mettez en avant pour faire croire à la pertinence de tous vos avis. Soyez conscients que, la plupart du temps ceux-ci divisent plutôt qu'ils rassemblent. Quand ils ne provoquent pas l'angoisse et l'anxiété! Arrêtons de céder à la panique. Arrêtons de croire que la médiatisation est un gage d'expertise. Ayons conscience que, loin des médias, un travail gigantesque est effectué par de nombreux médecins et scientifiques pour mieux comprendre le virus, améliorer la prise en charge des malades et préparer un vaccin efficace. Ayons conscience de la difficulté pour ceux qui nous gouvernent de développer une stratégie efficace de lutte contre la pandémie. Respectons leur action. Conformons-nous aux règles en vigueur, même si nous ne les approuvons pas. Argumentons notre désapprobation, nos avis et opinions ; faisons-les modestement connaître et alimentons le débat démocratique sans nous faire passer pour des gourous et pour les seuls détenteurs de la connaissance.