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Dans un décor moderne, lumineux qui met en avant et en vitrine le magnifique four à pizza, une adresse sympathique sur la chaussée de Bruxelles à Waterloo se divise en trois pièces avec aux murs une vue noir et blanc du Trastevere à Rome pour l'une, de Capri maritime et ses fameux Faraglioni en 1939 pour l'autre, la dernière, la plus petite, reconstituant une rue typique de la Sicile. Une décoration voulue par Silvana Cappello, l'épouse de Lillo Chiarenza, sicilien d'origine qui a longtemps travaillé comme graphiste en Belgique, d'abord à Charleroi, avant de d' "émigrer" à Waterloo. Ce roi sicilien, qui n'est donc pas de Naples, met bien sûr à la carte une pizza Napoléon (des plus sophistiquées) qui trône parmi les quatre dites "gourmets" à 20 euros. Il y en a de plus simple dites blanches ou rouges comme la Margherita bien sûr - la plus vendue, tout comme la Nationale qui figure parmi les "blanches" et constituée de roquette de San Danielle de burrata, petites tomates de Pachino et roquettes. Et si le patron est sicilien, ces pizze sont vraiment napolitaines (et pas Napoléon), le pizzaïolo Antonio Merola étant un vrai "Chiro": la qualité magnifique de ces "oeuvres" le démontre, signées d'une pâte épaisse et aérienne à la fois. Un régal. Avant cela, en entrée, on aura pu goûter une burrata venue directement des Pouilles et de grande qualité, ou une tagliere Anima d'Italia, véritable parterre de charcuteries fromages, fruits et légumes qui existe également en version charcuterie ou fromage uniquement. A côté des pizze et dans une présentation remarquablement soignée, de cinéma italien, sous le regard d'un service attentif, des déclinaisons de pâtes gnochetti sardi à la Norma aux aubergines, ricotta salée et sauce tomates, délicieuses. Et même si cette cuisine transalpine à un fort accent du Sud, elle fait le tour de toute la péninsule, notamment dans ses desserts, qui vont de la cassata (glace aux fruits sicilienne) en passant par le tartufo citron arrosé de limoncello et au plus "nordique" tiramisu, tout aussi maîtrisé malgré tout, même si la Sicile reste accrochée au coeur de Lillo, notamment au travers de son huile d'olive première pression qui vient du village voisin de la région d'Agrigente comme l'excellent et vieux pecorino servi notamment dans les taglieri. D'ailleurs, même s'il y a un salice salentino en rosé, la carte des vins fait la part belle au Nord avec un Barbera d'Asti, un prosecco habituel, une franciacorta rosé beaucoup plus originale, un valpolicella classico superiore, un sangiovese vendanges tardives et surtout un nobile de Montepulciano bio, "veramente" excellent. Bref, comme aurait dit Bonaparte, on ressort... conquis .