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"L a situation dans nos hôpitaux est grave. Le taux d'admission grimpe en flèche", rappelle Frank Vandenbroucke, ministre fédéral de la Santé . "Dans ce contexte, il était important de mettre en place une nouvelle stratégie de dépistage, sans oublier de continuer à appliquer les mesures déjà en place - distanciation, suivi de contact, etc."La stratégie de dépistage 2.0 reposera sur trois lignes par ordre d'importance. La première ligne est connue puisqu'elle est dans la continuité de ce qui est appliqué. "La consigne est la suivante: si l'on ressent des symptômes, si l'on se sent malade, on se rend chez son médecin traitant", résume Frank Vandenbroucke. La capacité est de 150.000 tests PCR par jour. "Un test PCR prend quatre à six heures", complète le Dr Herman Goossens, président de la Task force dépistage. "Si un test arrive avant 14H dans un labo, le médecin aura donc les résultats le jour-même. Si le test arrive après 14H, les résultats seront connus le lendemain.""Il s'agit de tests antigéniques rapides offerts par le Fédéral sur demande", explique Carole Schirvel, commissaire-adjointe Covid-19. Le Fédéral dispose de 570.000 tests antigéniques rapides et a souscrit à des commandes européennes pour plus de 500.000 tests supplémentaires. "La stratégie est de dépister les travailleurs dans l'impossibilité de télétravailler deux fois par semaine. Cela ne remplace pas les mesures de prévention."Le test peut se faire via un professionnel de la santé ou assimilé (kiné par exemple), mais doit être encadré par la médecine du travail. "Ces tests seront proposés gratuitement aux entreprises privées et publiques jusqu'au 1er mai. Ce qui permet de donner une impulsion aux milieux professionnels qui sont dans l'incapacité de travailler ou qui subissent des clusters de Covid-19 à répétition." On notera que ce deuxième axe de la stratégie a démarré la semaine dernière et que 50.000 tests ont déjà été commandés par les entreprises. Le Fédéral pourra fournir jusqu'à 150.000 tests par semaine. Prochainement disponibles en pharmacie (6 avril), les autotests constituent la véritable nouveauté de la stratégie de dépistage. Ils permettent, en 15-20 minutes de s'auto-prélever et de lire le résultat du test sans l'aide d'un professionnel de la santé. Pour l'instant, seul un fabriquant propose l'autotest en pharmacie, mais plusieurs millions d'autotests ont été commandés et les risques de pénurie sont très faibles. De plus, de nouveaux producteurs ont déjà introduits des dossiers à l'AFMPS qui mettra régulièrement à jour la liste de produits autorisés à la vente dans les pharmacies. (https://www.afmps.be/fr/tests_rapides_professionnels_autorises_a_la_vente_en_tant_quautotest). Au niveau du prix, la fourchette ira de cinq à dix euros, en fonction du prix de base fixé par le producteur, mais également des frais de distribution etc. Les patients BIM auront droit à deux tests à un euro par semaine. À quoi serviront ces tests? "Ils pourront être utiles pour réduire les risques", répond Carole Schirvel. "Certes, leur sensibilité est moindre (80%) et ils ne détectent pas les variants mais ils permettront de détecter plus précocement les patients hautement infectieux afin qu'ils adaptent leur comportement." Si l'autotest est positif, le patient sera de toute manière invité à prendre contact avec son médecin généraliste et devra subir un test PCR pour éviter le faux-positif. Par contre, ces autotests ne seront pas "synonymes d'ouverture à davantage de libertés", prévient la commissaire-adjointe Covid-19. Le cadre pourrait toutefois évoluer puisqu'une évaluation des autotests est prévue dans quatre semaines. Les autotests pourraient ouvrir à davantage d'activités avec d'autres personnes, "mais ils ne constitueront pas un ticket d'entrée au restaurant", prévient Frank Vandenbroucke. "Ces tests (s'ils sont négatifs) seront au bénéfice tant du client que du personnel."Quant à leur disponibilité hors pharmacie, le ministre est prudent. "Évaluons d'abord l'évolution de la vente en pharmacies. D'ici quatre semaines, nous verrons s'il est opportun de proposer les autotests dans les grandes surfaces. Mais là n'est pas la volonté: le pharmacien joue un rôle-clé dans la vaccination, et dans la chaîne de soin en général. L'objectif est davantage de valoriser son rôle plus que de le diluer."