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L'ivermectine a de nombreux défenseurs, et pas seulement chez les adeptes des faux documentaires conspirationnistes. " Il existe ces derniers mois, au fil de l'expérience de terrain, une accumulation d'études montrant un effet très favorable de l'ivermectine dans la prévention et le traitement du Covid-19", argumente le Dr Alain Maskens, spécialiste en médecine interne (UCL), s'étant spécialisé en oncologie, mais plus connu des généralistes comme le père du logiciel Health One. Selon lui, les résultats de nouvelles études ont été publiés. " Ils confirment de manière très nette l'efficacité de ce médicament. C'est précieux, car celui-ci est bien connu depuis des dizaines d'années: il est utilisé à large échelle pour prévenir et traiter des parasitoses dans les pays chauds en Afrique et en Asie, et on sait qu'il est particulièrement bien toléré. Dans nos pays, il est prescrit pour traiter la gale. On pourrait donc l'utiliser immédiatement, sans attendre de nouvelles études de toxicité. Autre avantage, l'ivermectine peut s'administrer sous forme de comprimés, ce qui permet les traitements ambulatoires. Enfin, elle est aujourd'hui libre de droits de propriété, et un traitement complet ne coûte que quelques euros". Presque trop beau pour être vrai. Pourquoi ne l'utiliserait-on pas en Belgique? Un complot des firmes pour imposer des molécules coûteuses? Le Dr Alain Maskens n'est pas un paranoïaque: " On ne l'utilise pas encore parce que l'ivermectine n'est pour l'instant disponible en Belgique que sous forme de crème cutanée, et pas sous forme de comprimés. En France, les comprimés sont disponibles, ce qui est indispensable pour un traitement systémique. Mais surtout les instances impliquées dans les décisions relatives aux médicaments (AFMPS, Sciensano, CBIP, KCE) restent très conservatrices. Elles estiment que les données disponibles aujourd'hui ne leur permettent pas encore d'établir avec certitude que cette médication est efficace. Elles préfèrent attendre que davantage d'études soient publiées avant d'en recommander l'utilisation. Dès lors, aucune mesure n'est prise pour s'assurer de la disponibilité de l'ivermectine en Belgique, et sa promotion auprès des médecins généralistes n'est pas assurée. Les patients n'ont aucune chance d'en bénéficier, alors qu'ils n'ont pas, eux, le luxe de pouvoir attendre". Pour l'interniste, " je peux comprendre que les instances officielles restent prudentes en temps normal: leurs décisions doivent être fondées sur des niveaux de certitudes les plus élevés possibles, et on peut, pour y arriver, prendre le temps nécessaire. Toutefois, en période de pandémie dévastatrice, je crois que c'est au pouvoir politique à trancher, sur la base de l'ensemble des paramètres: connaissances scientifiques actuelles, mais également coûts économiques, psychologiques et sociaux de la pandémie". Et de poursuivre: " La découverte de l'ivermectine a été saluée par le prix Nobel de médecine en 2015. Cette molécule possède des propriétés antivirales et anti-inflammatoires, au-delà de son action antiparasitaire. Dans le contexte de la pandémie, c'est une observation française tout à fait fortuite qui a attiré l'attention sur l'ivermectine. Dans une maison de repos, tous les résidents (âge médian: 90 ans) ainsi que le personnel reçurent le médicament à titre préventif, suite à l'apparition de quelques cas de gale. Par comparaison avec les maisons de repos de la même région, les cas de Covid-19 y ont été moins nombreux et plus légers, avec 0% de mortalité". Pour le spécialiste en médecine interne, " les observations sur l'efficacité s'accumulent, comme le met en évidence la revue systématique d'une équipe internationale d'intensivistes réputés. (1) S'agissant des effets de l'ivermectine sur les stades précoces, les données de 14 études sont disponibles (3 peer-reviewed, 11 en preprint), dont huit essais cliniques randomisés (deux sont déjà parus peer-reviewed, et six en voie de publication). Dans tous les cas, il s'agissait d'une population normale, atteinte de Covid-19 symptomatique léger à modéré, et traités en ambulatoire par de l'ivermectine, souvent en association avec soit de l'azithromycine, soit de la doxycycline. Chacune de ces études met en évidence un effet favorable, sous forme de diminution de la charge virale ou de résolution plus rapide ou plus fréquente des symptômes, et donc une diminution du risque d'hospitalisation". Conclusion? " L'ivermectine est intégrée dans le protocole de soins à domicile proposé par une large équipe de chercheurs et cliniciens nord-américains, sud-américains et européens. Ils préconisent une association avec de l'azithromycine ou de la doxycycline. Ils insistent également sur le suivi rapproché des patients et la mise en oeuvre de médications adaptées en fonction de l'évolution de la maladie, notamment les corticostéroïdes, les anticoagulants et l'oxygène. S'il se confirme qu'effectivement l'ivermectine est active contre le Covid-19, nous aurons sauvé des vies, diminué le risque de reprise de l'épidémie, et permis une réouverture plus rapide de nos activités économiques, culturelles, pédagogiques et économiques. Et si les résultats favorables des dizaines d'études connues à ce jour (dont 20 essais cliniques contrôlés randomisés) s'avèrent en définitive erronés ou liés au seul hasard et non à l'activité du traitement, nous n'aurons rien perdu, sauf un petit investissement dans le coût - modique - de celui-ci". Affaire à suivre, comme on dit...