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Il y a deux ans d'ici, un petit garçon alors âgé de cinq ans, né avec une fracture de la jambe et atteint de pseudarthrose congénitale du tibia, une maladie rare (une personne sur 100.000) qui empêche l'os de pouvoir guérir normalement, avait de plus en plus mal quand il se déplaçait et, tous les traitements antérieurs ayant échoué, il allait devoir, en dernier recours, être amputé pour pouvoir marcher avec une prothèse. Voulant à tout prix éviter une issue aussi dramatique pour son petit protégé, le Pr Pierre-Louis Docquier, chirurgien orthopédique aux Cliniques universitaires Saint-Luc, a contacté le Dr Denis Dufrane avec lequel il avait collaboré dans le passé quand ce dernier travaillait encore à la banque des tissus osseux du même établissement hospitalier avant qu'il ne fonde en 2013 Novadip Biosciences. Basée à Mont-Saint-Guibert, cette spin-off de l'UCLouvain est à la pointe de la recherche en matière de régénération tissulaire ciblant les fractures non cicatrisantes. La démarche du Pr Docquier a été couronnée de succès. L'enfant a reçu un greffon osseux en 3D de plus de 18 cm3, directement dans la fracture non cicatrisante. Un an après l'implantation, les résultats ont montré un remodelage osseux apparent avec formation d'os entraînant une fusion osseuse suffisante pour permettre au patient de se déplacer sans douleur et sans récidive apparente de la maladie. Aujourd'hui, le petit bonhomme marche normalement et il est capable d'aller à l'école. L'implant dont le petit patient a bénéficié provient de la plate-forme technologique 3M3 de Novadip. " Nous avons commencé par développer un premier produit destiné à la reconstruction osseuse en phase clinique, qui s'appelle NVD001 ", explique Denis Dufrane. " Au fur et à mesure du temps, nous avons eu des demandes de cliniciens pour des cas de reconstruction complexe et on s'est dit que désormais notre vocation serait de trouver de nouvelles solutions pour la reconstruction des tissus osseux chez des patients victimes de fractures non cicatrisantes pour lesquelles il n'existe pas de traitement. "" Puis il y a eu cet appel du Pr Docquier. Étant donné que nous étions dans un contexte physiopathologique vraiment spécifique, nous avons adapté notre produit initial pour en créer une seconde génération, avec des caractéristiques particulières qui s'opposent aux causes de la maladie de l'enfant. Implanté il y a 33 mois d'ici, il a permis la régénération du volume d'os perdu. "" Le caractère spécifique de notre produit provient du fait qu'il s'agit d'une thérapie cellulaire unique au monde. Des cellules souches isolées à partir d'un petit morceau de tissu adipeux, 3 à 4 cm3 dans le cas du jeune garçon, sont stimulées in vitro pour créer une structure tridimensionnelle, en, l'occurrence de 18 cm3, dans laquelle elles s'intègrent et produisent un environnement régénératif. Nous misons sur la guérison des tissus endommagés en rétablissant leur physiologie naturelle et nous parvenons à combler avec la greffe de très grands volumes osseux, ce que personne d'autre ne peut réaliser actuellement. " " Cette reconstruction osseuse a nécessité deux interventions chirurgicales ", précise le Pr Docquier à la manoeuvre lors de cette greffe osseuse en 3D. " Nous avons commencé par ôter la zone de l'os malade et à placer un espaceur en ciment qui maintient l'espace. On a mis une tige en métal à l'intérieur du tibia qui maintient l'axe de l'os. C'est au cours de cette première phase, qu'une petite quantité de graisse a été prélevée par liposuccion et que des cellules souches ont été extraites avant d'être transformées pour obtenir un greffon osseux. "" Trois mois plus tard, nous avons retiré le bloc de ciment et installé la greffe osseuse. Malléable comme de la plasticine, elle a durci avec le temps et, en deux ans, l'os a été consolidé. Pour protéger le tibia d'une nouvelle fracture, nous avons laissé une attelle que le patient doit garder jusqu'à la fin de sa croissance. "Cette thérapie régénérative innovante présente plusieurs avantages que se plaît à mettre en exergue Pierre-Louis Docquier. " La taille critique, et les défauts osseux non cicatrisants sont parmi les conditions les plus difficiles à traiter en chirurgie orthopédique et ne laissent parfois aux médecins aucune alternative à l'amputation. Le greffon de Novadip en est une désormais. En plus, il n'y a pas eu de fragments d'os prélevés au niveau du bassin de l'enfant, ce qui est souvent douloureux, et donc aussi pas de cicatrice supplémentaire. Il n'y a pas non plus de rejet de la greffe puisqu'elle est réalisée à partir des propres cellules souches du patient. Enfin, le greffon, au départ est encore relativement mou, ce qui permet vraiment de le mettre à tous les endroits où c'est nécessaire et de pouvoir encore le modeler. "" Il est très encourageant de voir l'impact qu'a eu la thérapie de Novadip sur notre jeune patient et le potentiel qu'elle a de fournir une nouvelle option de traitement ", se réjouit le Pr Docquier. " Le petit garçon qui était âgé de cinq ans lors de l'intervention en a désormais sept. Nous avons maintenant deux années de recul ce qui nous permet d'affirmer que la greffe tridimensionnelle fonctionne. Il faut un délai suffisant pour être certain qu'il n'y a pas de complications et pour constater que le résultat positif se maintient dans le temps. "" Entre-temps, deux autres enfants atteints de pseudarthrose congénitale du tibia ont bénéficié d'une greffe osseuse 3D, toujours à titre compassionnel car cette technique de thérapie cellulaire coûte cher ", ajoute le chirurgien-orthopédique de St-Luc. " C'est un réel espoir pour cette maladie orpheline pour laquelle on recense quelque 300 cas par an dans le monde ", se félicite à son tour Denis Dufrane. " Très stimulant pour notre société, un tel succès nous détermine à poursuive l'élaboration de ce médicament de thérapie cellulaire avancée pour le mettre à disposition d'autres patients dans des situations comparables. Nous sommes impatients de faire progresser nos études cliniques. "" Toujours dans le domaine osseux, nous développons un greffon 3D qui sera directement accessible en première ligne en salle d'opération pour une population beaucoup plus large ", annonce le patron de Novadip Biosciences. " Notre intention est de rendre le produit biologiquement actif accessible à tous alors qu'aujourd'hui, il est réservé aux patients, des enfants pour la plupart, atteints de pathologies rares. " - Pour plus d'informations, visitez www.novadip.com