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L'obésité est un facteur de risque connu depuis de longues années concernant le cancer, et on constate par ailleurs qu'elle est en augmentation chez les jeunes dans le monde entier. Cependant, on connaît moins l'impact d'une obésité transitoire à l'adolescence sur l'incidence du cancer à l'âge adulte. Une nouvelle étude d'observation nous en apprend un peu plus. Les chercheurs israéliens ont inclus 2.298.130 participants (928.110 femmes et 1.370.020 hommes) issus d'une cohorte nationale d'adolescents. Ceux qui avaient un diagnostic de cancer au départ, avant l'évaluation du recrutement militaire, ont été exclus. La taille et le poids des sujet ont été mesurés lors de l'examen médical obligatoire préalable au recrutement, entre le 1er janvier 1967 et le 31 décembre 2010. Les auteurs ont examiné les associations entre l'IMC mesuré à l'âge de 17 ans et l'incidence du cancer (diagnostic établi entre le 1er janvier 1967 et le 31 décembre 2012 et enregistré dans le registre national israélien du cancer), ainsi qu'avec la mortalité chez ceux qui ont développé un cancer, entre le 1er janvier 1967 et le 31 décembre 2017. L'analyse statistique montre une augmentation du risque relatif de cancer de 26% en moyenne chez les hommes obèses à l'adolescence. Chez les femmes, aucune association n'a été trouvée à cause, selon les auteurs, de deux associations inverses avec le cancer du sein et le cancer cervical. En excluant ces cancers, le risque relatif est de 27% pour tous les autres cancers. Si l'obésité est très importante, le risque relatif de cancer chez les deux sexes est d'autant plus augmenté après dix ans. L'IMC est positivement associé à un risque plus élevé de mortalité. Le risque projeté attribuable à la population pour un IMC élevé est de 5,1% chez les hommes et de 5,7% chez les femmes. Les chercheurs concluent que la prévalence croissante de l'obésité chez les adolescents et l'association possible entre celle-ci et l'incidence du cancer pourraient accroître le futur fardeau des cancers liés à l'obésité. De là, découle l'importance de miser sur la prévention en ciblant l'IMC chez les adolescents.