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D'une part, les données de santé appartiennent aux individus à titre personnel, ce qui impose leur anonymisation (droit à la vie privée, dont le secret médical {pages 127-132}). D'autre part, l'implication exponentielle de l'intelligence artificielle (IA) dans la gestion de la santé ouvre des perspectives inédites dans la prise en charge (notamment en matière prédictive2) et est prometteuse en innovations thérapeutiques (la découverte récente d'un nouvel antibiotique par l'application d'algorithmes numériques - La Recherche, n°558, avril 2020) ainsi que dans les techniques managériales. " Notre système de santé est aujourd'hui engagé dans une véritable révolution : celle du basculement vers le pilotage des données. " (page 11). Ce bouleversement est mondial, soulevant des défis déontologiques, éthiques, juridiques (en droit national et en droit international), économiques, managériaux, assurantiels, ... à la fois inédits et colossaux. Bref et passionnant, le livre s'articule autour de quatre thématiques : a) Le pilotage par les données de santé collectées massivement (" ce que l'on appelle souvent trop vite le big data {page 21} ") favorise le passage à une nouvelle médecine dite des " 4 P " : préventive, personnalisée, participative et prédictive; b) le cadre juridique (on retiendra les 5 recommandations de l'initiative de l'Ethik-IA pour le déploiement de l'IA et de la robotisation en santé {pages 65-66} ; c) les perspectives managériales; d) les enjeux assurantiels, qui peuvent être considérables. L'un des attraits principaux du livre est sa maîtrise des stratégies, des dispositifs législatifs et jurisprudentiels d'autres pays, voire supranationaux. Il constitue dès lors une excellente introduction à l'un des chantiers les plus mouvants et les plus stratégiques de la médecine moderne, le pilotage des données de santé, dont il décrit les principales lignes de faîte.