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Le Dr Johan Blanckaert, président de l'Absym, avait averti, dès le 4 novembre (lire jdM 2731), que son syndicat avait tenté de supprimer cette disposition en médico-mut mais qu'il craignait que Vandenbroucke passe en force. Il avait vu juste puisque voilà la mesure votée au Parlement. Certes, il existe déjà une interdiction des suppléments d'honoraires en chambre commune ou à deux lits. Mais en chambre individuelle (choisie par le patient), des suppléments peuvent être demandés même à des BIM. "En soins ambulatoires", rappelle l'Absym, "la notion de chambre individuelle n'existe pas. Les cabinets extra-muros fonctionnent sans forfait, sans budget de moyens financiers et pour un même code de nomenclature, les honoraires extra-muros sont parfois inférieurs aux honoraires intra-muros. Nous tenons à préciser que tous les frais liés aux soins ambulatoires sont financés exclusivement par les honoraires. En soins ambulatoires, il n'y a pas non plus d'intervention ni pour le personnel ni pour l'équipement. Les soins ambulatoires souffrent d'un sous-financement délibéré depuis des années. Le fait que les honoraires ne suivent pas le même rythme de la hausse des coûts du personnel et des instruments, entre autres, est une réalité que le ministre ne peut nier. En soins ambulatoires, les médecins n'ont qu'une seule option pour compenser ce manque de financement gouvernemental: facturer des honoraires supplémentaires."Or Frank Vandenbroucke, lors d'un récent passage le 27 novembre au JT de VTM, a parlé à propos de cette mesure de "test décisif pour le gouvernement". Il n'a pas reculé et l'Absym passera sans doute par une procédure juridique, ne croyant plus aux vertus de la concertation. Du côté du Cartel, si, a priori, garantir l'accessibilité des soins de santé aux plus démunis est une bonne chose, le syndicat médical se demande tout d'abord quels suppléments sont concernés. Pour le Cartel, "les coûts supplémentaires qui ne sont pas pris en charge par le gouvernement doivent pouvoir être refacturés de manière transparente et les suppléments d'honoraires facturés". De plus, il aurait fallu, dans la loi, faire une distinction claire entre soins urgents et non-urgents ambulatoires. Mais le Cartel regrette surtout l'absence totale de toute concertation, qui devient, au cours des années, une détestable habitude. "Cette nouvelle disposition est un énième dossier (en peu de temps) expédié sans que les principaux intéressés aient été concertés préalablement. Alors que nous sommes confrontés à une inflation historiquement élevée et à une augmentation des coûts, y compris pour les médecins, cette mesure est d'autant plus difficile à digérer. Si l'on ajoute à cela l'érosion progressive du principe même d'une convention, que ce soit par cette mesure ou d'autres, comme les projets d'interdiction des suppléments sur les équipements médicaux lourds pour les patients ambulatoires ou les mesures de soutien pour contrer l'inflation réservée uniquement aux médecins conventionnés, il devient légitime que les médecins s'interrogent quant à la pertinence de continuer à négocier une convention, alors que l'adhésion à celle-ci ne fera de toute façon aucune différence." Même pour le Cartel, l'accumulation de mesures excessives rend impossible d'y adhérer.