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Une majorité écrasante d'Européens s'y oppose, mais néanmoins, le week-end prochain, cela se reproduira: nous avancerons l'horloge d'une heure. Pendant un certain temps, il a semblé que ce rituel très critiqué allait être aboli, mais l'Europe ralentit maintenant. Après tout, aucun consensus n'a été trouvé pour savoir quel interrupteur devait disparaître, celui de l'automne ou celui du printemps. La neurologue Beth Malow (Université Vanderbilt) en est sûr. Le passage à l'heure d'hiver peut s'avérer un peu délicat, car on se réveille tôt et on a sommeil un peu plus tôt dans la soirée, mais c'est l'affaire de quelques jours ou, dans le pire des cas, de quelques semaines. Pour la plupart des gens, ça ne change pas grand chose. Mais avec le changement d'heure au printemps, c'est différent. Le fait d'avancer les horloges signifie que de nombreuses personnes se réveilleront dans un environnement plus sombre. Or, la lumière est indispensable à l'acquisition d'une vigilance suffisante, probablement parce qu'elle élève le taux de cortisol dans le sang. Ce qui n'arrange rien, c'est que le coucher de soleil a également une heure de retard sur l'horloge et retarde donc le début de la production de mélatonine. En conséquence, certaines personnes dorment moins longtemps, même après cette première nuit où l'horloge avance d'une heure. Ce rythme de sommeil perturbé n'est pas sans conséquence. Par exemple, on constate que les personnes dont le rythme de sommeil est perturbé présentent une incidence accrue de divers troubles, tels que l'obésité, le diabète, les maladies cardiovasculaires et le cancer du sein. Cet effet est mis en évidence par le " Western Edge Effect". Cela tient au fait que le soleil se lève environ une heure plus tard à l'ouest qu'à l'est d'un fuseau horaire. Les habitants de la bordure Ouest sont soumis à la même horloge sociale que leurs congénères de l'est, mais ils se lèvent avec moins de lumière pendant une partie de l'année et ont plus de lumière la nuit. Des recherches ont montré que les résidents "occidentaux" présentent une incidence plus élevée des maladies susmentionnées, ainsi qu'un revenu du ménage plus faible et des dépenses de santé plus élevées. Les experts pensent qu'il ne s'agit pas seulement d'un manque de sommeil mais aussi d'un "décalage circadien", c'est-à-dire que les rythmes biologiques ne coïncident pas avec le rythme imposé par l'environnement.