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"E n 2020, le secteur hospitalier a été frappé par un ouragan qui a laissé des traces, tant sur le plan humain que financier. L'activité a fortement diminué: il y a eu une diminution de 18% des hospitalisations classiques en 2020 par rapport à 2019. Sans les aides de l'État, le résultat courant des hôpitaux aurait diminué de 1.000%, soit une perte de presque un milliard d'euros. Le soutien financier du gouvernement - tant en termes de trésorerie que d'intervention financière - a permis au secteur hospitalier de ne pas sombrer. Des soutiens financiers, à hauteur de 1,1 milliard d'euros, étaient donc indispensables pour la survie financière du secteur hospitalier", analyse Dieter Goemaere. Et de préciser que le résultat financier des hôpitaux généraux en 2020, y compris les aides de l'État, reste fort limité et comparable aux années précédentes. "Le résultat courant se limite à plus ou moins 100 millions d'euros, soit à peine 1% du chiffre d'affaires. 30% des institutions sont confrontées à un résultat négatif, même avec le soutien financier."Dieter Goemaere souligne que les investissements importants consentis pour la valorisation et le recrutement du personnel soignant sont "absolument nécessaires mais ne changent rien à la précarité financière des hôpitaux, car ces ressources sont entièrement utilisées pour l'amélioration des conditions de travail et l'augmentation du nombre de soignants au chevet du patient.""La tempête ne s'est pas encore calmée: 2021 se caractérise par une deuxième, troisième et quatrième vague, avec un défi supplémentaire: le manque de personnel de santé à cause de l'absentéisme. Le nombre d'hospitalisations classiques lors du premier semestre de 2021 a de nouveau diminué de 10% par rapport à 2019. L'impact sera probablement encore plus important lors du deuxième semestre de 2021", prévient le directeur des Hôpitaux généraux de Gibbis. Pour la fédération bruxelloise le secteur hospitalier a encore besoin de soutien immédiat, mais aussi d'investissements à long terme. Gibbis réclame l'octroi de compensations financières pour l'impact du Covid-19 et du manque de personnel sur nos activités. "Elles sont actuellement très insuffisantes: limitées jusqu'au 30 septembre (donc aucune compensation pour la quatrième vague) et aucune compensation pour la perte d'activité. Il faut investir spécifiquement dans l'attractivité du département des soins infirmiers, qui sont nos ressources extrêmement précieuses et rares. Par exemple il faut valoriser les titres et qualifications des infirmiers spécialisés."Le ministre Vandenbroucke a rappelé qu'une "compensation pour les hôpitaux a été prévue depuis le début de la crise. Des avances pour un montant de deux milliards d'euros ont été versées. Pour les neuf premiers mois de l'année 2021, il a été décidé de poursuivre la compensation des frais exceptionnels (forfaits surcoûts) et le forfait de disponibilité pour les prestataires de soins. Le coût pour les neuf premiers mois de 2021 a été estimé à 408 millions d'euros. Compte tenu de la quatrième vague, une prolongation de la mesure apparaissait bien sûr indispensable tant pour les trois derniers mois de 2021 que pour le premier trimestre de 2022. Un accord de principe a été trouvé lundi 6 décembre au Kern pour travailler sur des pistes allant dans ce sens et je m'en réjouis".Sur le long terme, la fédération hospitalière demande une réforme durable du secteur hospitalier, axée sur plus de collaboration et de résilience, d'augmenter l'attractivité du secteur pour le personnel infirmier, de réformer le financement des hôpitaux et un financement correct des nouvelles obligations imposées aux hôpitaux, par exemple data protection officer, normes PIC/S pour les pharmacies, coordination des réseaux...