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Dans les Alpes, Courchevel traîne volontiers une réputation de station courue, surtout connue jusqu'ici pour sa saison d'hiver. Mais le village, immensément étendu, constitué de six entités distingues de 1.150 m à 1.850 m, dont Saint- Bon 1.150 m d'abord, et Le Praz (1.300) en début de montée constitue le noyau initial qui a vu Courchevel rapidement se développer après la guerre, a su se préserver - lui qui fait face au Mont Blanc jouit donc d'une exposition nord (l'ubac), mais ensoleillée l'été et offre un regard plongeant sur la vallée encaissée de la Tarentaise - du bétonnage intempestif des trente glorieuses. La ruée vers l'or blanc s'est traduite ici, non pas par une défiguration de la montagne, mais au contraire en préservant l'aspect du chalet traditionnel de montagne, évitant ainsi une architecture certes à l'époque moderne, mais rapidement périmée et surtout qui violente le paysage. La partie la plus ancienne, Saint-Bon, le village original et Le Praz, ont ce charme des villages de montagne suisse authentiques relevé, pour le second, d'un petit lac (dotée d'une petite plage) et de tremplins olympiques (il y a même une patinoire l'été): les quelques hauts buildings, pas laids, se trouvent à La Tania (reliquat des Jeux olympiques d'Albertville), et quelques autres plus haut, mais toujours dans un environnement de chalets de bois dans les hameaux de Courchevel Village, Moriond et Courchevel 1.850 m qui n'étaient au départ que des stations de transition d'estives pour les bovins. Et contrairement aux idées reçues, Courchevel n'est pas qu'une station prisée par une jet-set internationale, et donc inabordable au niveau des prix. Connue d'abord comme station hivernale, elle a récemment décidé de développer son versant estival, profitant de la transhumance de touristes en mal de nature venus chercher à la montagne, fraîcheur, nature et calme. Dans l'espoir d'attirer une clientèle plus large et moins huppée. Car, outre un panorama spectaculaire sur les Alpes environnantes (notamment depuis la Saulire culminant à 2.740 m qui offre un panorama fabuleux, car circulaire), la station savoyarde offre une panoplie d'activités notamment sportives: aux Trois-Vallées l'hiver, répondent trois vias ferratas l'été dont la plus haute de France à 2.740 mètres (celle de la croix de Verdon) et six lacs naturels d'altitude (la Rosière, du Pêtre, du Rateau, le lac Bleu et les deux dit du Merlet) lesquels sont joignables par des chemins de randonnée (2OO km! ) ou VTT, voire peuvent être surplombés en parapente ou en chute libre. Certains d'entre eux se situent dans des zones Natura 2.000 où est préservé le patrimoine naturel: c'est le cas du massif de la dent du Villard à 2.284 m. Certaines d'entre elles flirtent même avec le parc naturel de la Vanoise (notamment au refuge du Plan et sur lequel se situe les lacs Merlet). On trouve également l'été sur les pentes les plus douces de ce massif imposant un golf neuf trous qui culmine à 2.000 mètres d'altitude. Si les torrents ne font pas défaut dans ce paysage de cîmes, de névés, de chamois et autres marmottes, Aquamotion, dont l'architecture contemporaine d'une simplicité spectaculaire s'intègre parfaitement dans le paysage, clame son statut de plus grand centre aquatique d'altitude d'Europe qui propose une panoplie d'activités aqualudique dont du surf! , des piscines intérieures et extérieures et un florilège impressionnant de saunas et hammams. Le tout intégré dans une architecture aussi spectaculaire que sereine. Bref, il y en a pour tous les goûts, y compris culturels puisque l'été Courchevel met à l'affiche une programmation très riche avec les fêtes musicales de Savoie et une pyrosymphonie exécutée en plein air le 20 juillet, ainsi que des concerts chaque semaine. Par ailleurs, des visites guidées du patrimoine baroque et des hameaux historiques sont proposées. Courchevel semble donc avoir réussi sa transhumance en proposant un véritable estival d'activités!