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On y découvre un Napoléon d'abord indépendantiste corse qui virera sa cuti comme son père, un jeune homme désargenté très vite en charge d'une famille nombreuse, un fin tacticien militaire, mais aussi politique qui n'hésite pas à s'attribuer les victoires des autres, voire de transformer des défaites en issues victorieuses (Borodino devient Moskova). Un Napoléon actuel, hélas, qui "invente" les préfets en copiant les intendants royaux, lesquels préfets sont toujours les empereurs aux petits pieds dans les "provinces" françaises d'aujourd'hui. Un tyran républicain centralisateur tombant dans l'ultrajacobonisme, donnant à voir à la postérité politique comment réussir sans coup férir son coup d'État, qui, enjolivant, sa légende avant d'entrer dedans via sa prison de Sainte-Hélène, perdit le sens des réalités avec l'Empire: la Saint-Napoléon devait remplacer l'Assomption (le 15 août date de son anniversaire), La Roche-sur-Yon s'appelait au départ... Napoléon! (notez il y a bien Charlesville, Saint-Louis et même Richelieu...alors). Ce qui frappe en effet dans l'histoire de France, c'est, comme dirait quelqu'un, la déification, la jupitérisation des grandes figures historiques: Saint-Louis, Jeanne d'Arc, Louis XIV. Napoléon, de Gaulle... l'homme voire la femme providentielle envoyé par... la Providence. Les Français sont des veaux... mais d'or alors. Napoléon qui accorda la liberté de culte et fera des Juifs de vrais citoyens partage bizarrement quelques similitudes avec un certain Adolf Hitler: "le petit caporal" privilégie la guerre de mouvement, use de la propagande, de la tyrannie, de son charisme et son éloquence, rate son invasion de l'Angleterre, et précipite sa chute en envahissant la Russie... Mais Napoléon a aussi à son corps (de garde? ) défendant, favorisé l'unification de l'Allemagne en l'envahissant, tout comme celle des Pays-Bas... à défaut d'avoir uni l'Europe. Reste que cette figure hollywoodienne (péplum plutôt que plèbe-homme) par le destin qui est le sien, même s'il traversa les Alpes à dos de mulet, suscite chez ses admirateurs, voire chez ses détracteurs, de fabuleux transports!