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Une récente enquête de l'Observatoire bruxellois du social et de la santé qui s'est penchée sur les RHM des hôpitaux, montre une augmentation de l'activité des urgences parmi la population bruxelloise entre 2008 et 2016 particulièrement auprès des moins de 15 ans et les plus de 65 ans. Globalement, les patients adressés par un médecin entre 2008 et 2016 sont en diminution : de 31 à 17%.PDM : je n'ai pas encore eu l'occasion de lire l'enquête mais à chaud : Quelle est la proportion âgé/jeune ? Est-ce à cause des jeunes ?Pour les plus de 65 ans, les patients adressés par le médecin passent de 35% en 2008 à 19% en 2016... Pour les 0 à 14 ans, de 6% à 3,9%...PDM : Prenons l'itinéraire thérapeutique : le recours aux soins est motivé par quoi ? Est-ce que ça peut être grave ou pas ? urgent ou pas ? Si le patient considère que c'est grave, le premier réflexe " culturel " c'est de dire : je vais aux urgences à l'hôpital. En médecine générale de garde, le patient redoute peut-être qu'on lui réponde " ce sera pour demain ". Tout dépend en fait de la perception des usagers (...) La mentalité veut que l'angoisse du patient mène prioritairement aux urgences des hôpitaux. Il s'agit d'être soigné tout de suite pour un patient qui a parfois attendu plusieurs jours que le mal passe de lui-même ! Et il perçoit le problème comme urgent soudainement. Les urgentistes d'ailleurs se laissent aller à dire " mais enfin, pourquoi avez-vous attendu si longtemps pour venir nous voir " !JNG : un pourcentage substantiel de patients espère avoir immédiatement une radio... Il y a également un phénomène purement bruxellois du fait que la Région abrite des populations (en particulier sub-saharienne et de l'Europe de l'Est) venant de pays où la première ligne ne relève pas de la même tradition. Donc elles se rendent au " dispensaire " plus naturellement et qui est confondu avec nos services d'urgence.On progresse tout de même ?PDM : le jour où nous aurons le 1733 partout, un tri uniformisé sur base des fameux protocoles de tri, à ce moment-là, le citoyen aura un seul numéro à former. Et on lui dira où se trouve le PMG. Il acceptera ou pas mais au moins, il sera trié. On lui enverra le Smur ou l'ambulance ou on lui conseillera d'aller au PMG. Mais il faut du temps entre le lancement d'un nouveau système et l'adaptation du comportement des patients. Les services d'urgence ne doivent plus avoir un intérêt économique à traiter l'urgence......D'après l'Observatoire, 60 à 90% des urgences permettent de faire des admissions...JNG :...De plus, il faut que les PMG soient plus visibles. A Woluwé, tout le monde sait que le PMG se trouve devant l'hôpital (ndlr : les Cliniques Saint-Luc)...Ce n'est pas le modèle prôné par le GBO... C'est celui de Maggie De Block...PDM : le modèle de Maggie De Block c'est le PMG dans les murs de l'hôpital avec deux portes, l'une vers la MG, l'autre vers l'hôpital. Mais c'est trop proche : la tentation est grande de faire tel ou tel examen... La proximité géographique est trop grande. Bien sûr, certains apprécient cette proximité justement lorsqu'on constate que le patient a besoin précisément de tel examen ou telle intervention... Le problème est qu'aucun dialogue n'a eu lieu une nouvelle fois.JNG : le MG peut rassurer le patient...S'il est disponible...PDM : le MG doit être disponible, c'est vrai. Il faut admettre que lorsqu'un patient se présente dans un PMG parce qu'il pense avoir un problème réel de santé, on le perçoive tel quel (je ne dis pas que c'est le cas sur le terrain) et qu'on ne porte pas de jugement du type " mais c'est maintenant que vous venez nous trouver ? ". En tant que MG, j'ai toujours été heureux de diagnostiquer quelque chose de bénin en urgence. Tant mieux ! Comment en vouloir au patient si ce n'est pas grave ? Selon moi, l'Observatoire devrait analyser le " pourquoi le patient se présente aux urgences plutôt qu'ailleurs ". Ce sont ces réponses là que nous devons chercher à avoir...