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Jusqu'à présent, la quantité et la durée de l'allaitement nécessaires pour obtenir un bénéfice cardiovasculaire n'avait jamais été établies. Les chercheurs ont utilisé les données de la cohorte canadienne CHIL, une étude portant sur plus de 3.000 enfants nés entre 2009 et 2012. Ils ont analysé les informations sur l'alimentation et la tension artérielle. L'alimentation du nourrisson a été documentée à partir des dossiers hospitaliers au cours des premiers jours de la vie et signalée par les mères tout au long de la petite enfance. La pression artérielle a été mesurée à trois ans. Parmi ces enfants, 98% (2333/2382) ont été allaités dans une certaine mesure, dont 4% qui ont reçu un "allaitement précoce limité" défini comme quelques allaitements pendant le séjour à l'hôpital. Seuls 2% des enfants de l'étude n'ont donc pas été allaités du tout. Les scientifiques constatent qu'à trois ans, la tension artérielle est plus élevée chez les enfants qui n'ont jamais été allaités (moyenne systolique/diastolique 103/60 mm Hg) par rapport à ceux qui l'ont déjà été (99/58 mm Hg), y compris ceux qui n'ont reçu qu'un allaitement précoce limité (99/57 mm Hg). Les différences de pression artérielle systolique persistent dans les modèles ajustés. Chez les enfants allaités, il n'y a pas d'association dose-réponse significative en fonction de la durée ou de l'exclusivité de l'allaitement. Les associations ne sont pas médiées par l'indice de masse corporelle de l'enfant, l'apport d'autres aliments complémentaires ou les facteurs sociaux, de santé ou de mode de vie de leur mère. À la lumière de leurs conclusions, les auteurs soulignent la nécessité d'un soutien immédiat à l'allaitement post-partum et d'une éducation accrue sur l'allaitement pour les nouvelles mères et les futures mères. Ils espèrent continuer à suivre cette cohorte et surveiller si les différences de pression artérielle à trois ans ont un impact sur la santé des participants à l'âge adulte.