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Et revoilà le conflit médecins-pharmaciens! Lundi, l'Absym a laissé entendre que les pharmaciens ont, en quelque sorte, profité de la pandémie pour "accélérer leur rôle dans la vaccination contre la grippe" et poursuivent "leur offensive pour assumer des tâches légalement réservées aux médecins".S'y opposant farouchement, l'Absym rappelle la loi dite LEPSS qui précise: "Nul ne peut exercer l'art médical s'il n'est porteur du diplôme légal de docteur en médecine, chirurgie et accouchements". Or, l'offensive des pharmaciens serait tous azimuts selon le président Philippe Devos qui donne de la voix pour ses généralistes. "La littérature fourmille de publications qui revendiquent l'accès du pharmacien aux compétences du médecin: la vaccination, le dépistage des maladies chroniques, la surveillance des indicateurs biologiques en lien avec les médications, la surveillance de l'apparition de problèmes de santé résultant du dosage de médicaments (...) Les pharmaciens revendiquent également le droit de renouveler la médication chronique sans ordonnance ni examen médical, le droit d'arrêter la médication chronique sans avis médical et revendiquent même le droit de traiter les problèmes de santé jugés "bénins" sur la base d'un interrogatoire."Ils s'arrogeront bientôt, si on ne les arrête pas, la délivrance libre des médicaments sous prescription, se positionnant comme acteur majeur en première ligne pour décider si un patient doit ou non consulter un médecin, dénonce le syndicat de Philippe Devos. Pour l'Absym, les avantages du recours aux pharmaciens dans les pays de véritable pénurie de médecins (ce qui ne serait pas le cas de la Belgique) sont loin d'être évidents. "Les prises en charge de problèmes citées en exemple n'abordent qu'un symptôme (la mictalgie, la pharyngodynie, ...) ou une mesure isolée de biologie clinique (glycémie capillaire). C'est l'inverse de ce que l'on enseigne aux futurs médecins à l'université et pendant leurs stages."