Le Dr Luc Herry, président de l'Absym, était le premier invité de la Commission santé de la Chambre consacrée à la vaccination obligatoire. Alors que celle-ci ne suscite pas l'enthousiasme des experts, le Dr Herry estime que ce serait une mesure salutaire notamment parce que l'absence d'obligation est au final plus liberticide...
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"L' Absym a fait des études et des enquêtes auprès de nos médecins affiliés à notre syndicat. Il est bien ressorti que la plupart des médecins sont favorables à la vaccination et à une obligation vaccinale puisque, pour la majorité des médecins, la vaccination, c'est comme une assurance santé et cette assurance, c'est une assurance pour soi-même et pour la collectivité", a précisé le Dr Herry. "Les tests PCR nous coûtent environ cinq millions d'euros par jour car nous sommes entre 120.000 et 130.000 tests PCR journaliers. C'est un fameux budget. Ce serait un budget économisé. C'est un fameux budget aussi au niveau des hospitalisations et des soins intensifs. Cela nous permettrait aussi - et là, c'est peut-être encore plus intéressant - de soigner avec beaucoup plus d'accessibilité les soins courants. Cette vaccination non obligatoire jusqu'à présent augmente les coûts des soins de santé et les arrêts de travail de manière énorme. Elle augmente le déficit budgétaire de ce pays qui n'est déjà pas triste, ce qui posera, là aussi, beaucoup de problèmes pour les générations futures. Les absences et les fermetures diminuent fortement l'éducation scolaire. La qualité des soins est également diminuée. On entend souvent que beaucoup de gens ne veulent pas de cette obligation vaccinale pour garder leur liberté. Pour moi, cette vaccination non obligatoire diminue les libertés sociales et familiales de tout un chacun et peut-être un petit plus particulièrement celle des soignants."Luc Herry est " favorable à une obligation pour tout le monde, car si le soignant doit protéger le soigné, le soigné doit aussi protéger le soignant. Avec les vaccinés trois doses, on constate une diminution des contaminations de 70%! Le bienfait de la vaccination en Belgique, avec neuf millions de personnes ayant déjà reçu deux doses de vaccin, nous permet d'éviter des catastrophes". Quant à se contenter de vacciner les personnes vulnérables, c'est difficilement praticable au niveau de l'égalité entre les citoyens. Quid des effets secondaires du vaccin? "300.000 personnes vivent actuellement en Belgique avec un Covid long et on ne sait pas non plus les effets à long terme d'avoir attrapé le Covid!", souligne-t-il. "Les risques de la vaccination sont par contre peu fréquents, avec un choc anaphylactique pour un million de doses Pfizer. Les autres risques, dont les myocardites, sont dans la plupart des cas réversibles." En 40 ans de carrière, il n'a jamais constaté de refus de vaccination contre la polio, la rougeole-rubéole-oreillons ou encore le papillomavirus. Par contre, pour Luc Herry le pass vaccinale est "inacceptable car il met la pression et la responsabilité du contrôle sur certains citoyens. Ça va être ingérable et il y aura des rébellions." Le président de l'Absym préfère une sanction via une amende administrative. Pour conclure, il a regretté que l'Europe "n'ait pas pris cette décision de vaccination obligatoire. Je trouve, en tant que citoyen européen, que l'Europe a fait un certain travail. Mais là, elle est passée à côté de quelque chose. Elle aurait pu proposer cette obligation vaccinale au niveau européen. Cela aurait peut-être été un bonus très apprécié par les Européens".Les auditions des 32 experts se poursuivront tout le mois de février. Le gouvernement devra alors trancher mais il y a peu de chances que ce soit en faveur d'une obligation vaccinale généralisée, d'autant que la pandémie pourrait avoir faibli d'ici là.