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"D ans le contexte particulier de Covid-19 et en période de vacances, les mutuelles tentent, en toute discrétion, d'élargir dangereusement leurs missions : elles veulent outrepasser les instances publiques ", s'indigne le Dr Devos, président de l'Absym. " En effet, au Conseil général de l'Inami, les mutuelles ont demandé l'autorisation de mettre en place des outils de contrôles des dépenses en soins de santé de chaque citoyen belge. " Cette proposition est une réponse des mutuelles à la Cour des comptes qui estime que " responsabiliser financièrement les organismes assureurs n'a de sens que si les mutuelles ont les moyens de contrôler leurs dépenses. Si les instruments de gestion des dépenses sont pour le moment manquants, on sait que la plupart d'entre eux fonctionneraient mieux dans un système de responsabilité financière collective plutôt qu'individuelle. " D'autant plus que, toujours selon la Cour des comptes, " les mutualités ne peuvent influencer l'évolution des dépenses que de manière limitée. " L'Absym souligne que " les organismes assureurs exigent un accès total aux bases de données des diagnostics médicaux individuels, des pharmacies, des suivis de vaccin et du fisc ! Pour ce faire, elles vont jusqu'à demander une suppression de la protection légale des données des citoyens belges (RGPD) et bien sûr la disparition du secret médical. "Le syndicat médical estime que les mutuelles s'arrogent également le droit de décider si un soin est justifié ou non, et demandent le droit de pouvoir imposer des sanctions financières sans passer par l'Inami ou tout autre structure publique. " Enfin, elles demandent à pouvoir transférer seules des marges dégagées par ces contrôles pour financer d'autres secteurs de la santé. "" Lorsqu'un patient ou un prestataire de soins sera dans leur collimateur, elles demanderont l'autorisation d'exercer sur lui un harcèlement administratif en bonne et due forme ", prévient Philippe Devos. Notons que dans leur plan d'action les mutualités proposent de créer un groupe de travail incluant les différentes parties prenantes : " Les instruments (favorisant la responsabilité financière collective) doivent être débattus et définis en concertation avec les prestataires de soins et les administrations. "