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Dirk Devroey n'inclut pas les pratiques en solo dans ces cabinets qualifiés de modèle. Une attitude qui irrite profondément l'Absym. "Cette tendance "académique" à présenter les pratiques en solo comme inférieures doit cesser. Le travail "solo" a ses avantages. Plus les formes de pratiques sont variées, mieux c'est."Le syndicat médical constate que les centres universitaires de médecine générale orientent le plus possible leurs étudiants vers des cabinets de médecine générale multidisciplinaires . "Ils estiment que les pratiques individuelles sont des reliques d'une époque révolue. Cet endoctrinement académique dure depuis un certain temps. Mais par ses déclarations dans "Knack" la semaine dernière, le professeur Dirk Devroey (VUB) va beaucoup plus loin.""Nous devons notamment veiller à ce que tous nos étudiants puissent effectuer un stage dans un cabinet modèle", explique M. Devroey en évoquant dans Knack les pistes pour lutter contre la pénurie de généralistes. "Dans les cabinets individuels, qui auront presque tous disparu d'ici dix ans, ils ont l'impression qu'il faut se tuer à la tâche en tant que généraliste et cela les rebute naturellement. Malheureusement, il n'y a pas assez de places de stage et nous ne pouvons donc pas éviter que certains y atterrissent."L'Absym se déclare choquée par ces déclarations qualifiées de "désobligeantes". "On constate en effet que les cabinets individuels ont eu beaucoup plus de difficultés à avoir des médecins généralistes en formation ces dernières années, alors que les cabinets plus importants comptant plusieurs maîtres de stage peuvent recruter plus facilement des généralistes en formation. Dans certaines régions, les centres universitaires attribuent même leurs médecins généralistes en formation exclusivement à des centres de santé communautaires au forfait, ce qui ne donne pas exactement à ces futurs généralistes une perspective objective de la médecine générale."L'Absym regrette que les centres universitaires de médecine générale privilégient uniquement la médecine de groupe. "Nous prônons le libre choix de la forme de pratique. La variété est la force des médecins généralistes et la pratique individuelle présente également des avantages. Les maîtres de stage qui travaillent en solo ont l'avantage d'être très proches de leurs médecins généralistes en formation. Le fait que de nombreux cabinets individuels existent encore montre qu'ils proposent un travail de qualité. Il ne faut pas décourager les généralistes qui veulent s'installer en solo parce qu'ils considèrent que la disponibilité pour leurs patients est importante."Le syndicat médical souligne que la qualité du maître de stage ne dépend pas du type de cabinet dans lequel il exerce mais de son engagement envers ses patients, de ses connaissances et compétences et de la qualité de sa formation. Le Dr Luc Herry demande aux centres de médecine générale de répartir équitablement leurs stagiaires entre toutes les formes de pratique. "Ils doivent également veiller à ce que l'apprentissage du métier durant la formation ne soit pas éclipsé par le désir d'académisation, de forfaitarisation et de collaboration multidisciplinaire sous un même toit", commente le président de l'Absym.