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Los Angeles, 1939. Philip Marlowe reçoit une femme fatale qui s'inquiète de la disparition de son amant, lequel évolue dans le milieu du cinéma hollywoodien. Le détective accepte le travail de la vénéneuse tentatrice et s'embarque dans une enquête dans les faux-semblants des studios, les fausses fusillades et les vrais meurtres. Hommage au film noir et à l'oeuvre de Hammett, voire de James Ellroy, ce "Marlowe", s'il soigne le décor, la reconstitution, les dialogues - ciselés et ironiques -, souffre d'une intrigue un peu faiblarde (pourtant tirée d'un livre de John Bainville), dans un scénario qui coche toutes les cases, comme la mise en scène de Neil Jordan qui se la joue clichés - les persiennes, le whisky, les ambiances fumées -, et pépère, à l'instar du jeu d'acteur de Liam Neeson qui incarne Philip Marlowe. Pourtant, on espérait beaucoup de la reformation de la paire Jordan-Neeson, auteurs, il y a plus de 25 ans, d'un excellent "Michael Collins", biopic du héros tragique de l'indépendance irlandaise. C'est d'ailleurs l'un des charmes de ce petit et joli film dans la forme (outre la présence de Diane Kruger et surtout de Jessica Lange) sans aucun doute filmé en Europe plutôt qu'en Californie - même si de ce point de vue, l'illusion est tout à fait convaincante, à l'inverse de ce scénario de carton-pâte et de l'acteur principal qui s'empâte tout comme Colm Mealy (vu dans "The Snapper", de Stephen Frears) dans un rôle secondaire -, ce sont justement ces incessantes références clin d'oeil à l'Irlande (patrie de Jordan, Neeson et Mealy): de James Joyce à Dublin, en passant par Tipperary. But it's a long way to... L.A.Plutôt que "Le dahlia noir", c'est plutôt "la plante verte... d'Irlande".