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Exposé en Belgique à la galerie du Centaure dès 1929, Joan Miró, né au 19e siècle et mort à la fin du suivant, a vécu 90 ans, échappé à la guerre (civile en Espagne, il y revient durant la Deuxième et s'installe définitivement à Majorque ensuite) a très vite trouvé un style simplifié, inspiré notamment de l'art rupestre qui le fascine (il visitera plus tard la grotte d'Altamira), stylisant les peintures hollandaises comme ils appellent, parlant notamment de Bosch ou Breughel... L'exposition qui n'est pas chronologique multiplie les thématiques, le portrait par exemple, au travers de quatre représentations de la femme au cours de la longue carrière de l'artiste. Des premières années, on retiendra ce très beau fusain d'une feuille d'arbre réalisé dans sa prime jeunesse, la période fauviste catalan au travers notamment d'une nature morte au journal intitulé La Publicitat, du nom de cette publication. Si Miro rappelle parfois Schmalzigaug dans une tête de grand musicien en 1931, et un futurisme coloré, très vite il schématise, devient schématique et systématique dans son art de peu, quasi enfantin, qui n'évolue plus guère sauf vers la fin avec un dripping à la Pollock qu'il a découvert et l'a beaucoup impressionné: des tableaux troués, des sans titres sans trop d'émotions à part une étonnante figure datant des années 70, les toiles d'avant-guerre paraissant nettement plus spontanées. D'ailleurs, à la fin du conflit, Miró découvre le bronze et ce nouveau terrain de jeu sculptural lui donne l'occasion de retrouver cette spontanéité. Bien présentée et commentée, cette exposition qui réunit peintures, sculptures céramiques, objets et correspondances (des cartes postales, dont une d'un tableau du Greco, envoyées aux amis), et présente surtout des oeuvres des dernières années pourtant prêtées par la fondation et de grands musées. Une belle exposition, mais pas miro... bolante pour autant.