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Cette étude prospective avait pour objectif de dresser un instantané de l'insuffisance cardiaque à FEGV préservée en Belgique. Au total, 186 souffrant d'insuffisance cardiaque à FEVG préservée ont été inclus, soit au décours d'une hospitalisation pour épisode aigu de décompensation, soit lors d'une visite de routine en ambulatoire.L'âge moyen de ces patients était de 78 ans, 62% étaient des femmes et l'IMC moyen était de 29. Près de la moitié des patients inclus présentaient un stade III-IV de la classification NYHA et 67% avaient déjà été hospitalisés pour épisodes aigus de décompensation cardiaque. Il s'agit donc d'un groupe de patients sévèrement atteints.Sur le plan des antécédents cardiaques, 32% souffraient de maladie coronarienne, 63% avaient des antécédents de fibrillation auriculaire et 95% étaient hypertendus. De plus, 38% présentaient un diabète de type 2 associé, 14% avaient souffert d'un AVC et 10% présentaient une BPCO. Enfin, 60% avaient un eGFR < 60ml/min. Important de noter pour avoir une image complète de cette cohorte est que le taux moyen de NT-proBNP était de 1.927 pg/ml. Le suivi moyen de ces patients était de 2,5 ans. Le critère d'évaluation primaire était un composite associant hospitalisation pour décompensation cardiaque et mortalité toute cause. Le critère secondaire d'évaluation était la mortalité toute cause.Au cours du suivi de 2,5 ans, 49% des patients inclus ont été hospitalisés pour décompensation cardiaque, 31% sont décédés et 63% ont atteints le critère d'évaluation primaire associant décès toute origine et hospitalisation pour décompensation cardiaque.Le plus intéressant et intrigant dans cette étude menée en condition réelle est le constat que le plus puissant facteur prédictif de décès toute origine des patients présentant une insuffisance cardiaque à FEVG préservée est un IMC bas. Ainsi, au plus l'IMC augmente, au plus le risque de décès diminue. En consultant les divers paramètres obtenus au cours de cette étude, il apparaît que les patients dont le risque de décès toute cause est plus faible sont des sujets plus jeunes que la moyenne d'âge de la population de l'étude, environ 73 ans, majoritairement des femmes et présentant un diabète de type 2. Un paradoxe donc qu'il faudra à présent confirmer tout en essayant d'en trouver la raison. De ces résultats, un enseignement pratique serait de bien surveiller le poids des patients insuffisants cardiaques et tout mettre en oeuvre sur le plan de l'alimentation pour éviter des pertes importantes de poids.