La gestion d'une catastrophe est complexe en Belgique, car elle implique plusieurs niveaux de pouvoir. La phase de secours est ainsi gérée par les provinces, avec l'appui du Fédéral en fonction de l'ampleur de la catastrophe. La gestion des conséquences incombe par contre à la région, voire aux communes lorsqu'il s'agit de résoudre des problèmes plus locaux.

Une multitude de risques

Les inondations de juillet entraînent de nombreux risques, comme en témoigne un rapport du Risk Assessment Group. On note, sans être exhaustif, l'augmentation du risque de maladies gastro-intestinales, de maladies d'origine alimentaire, d'infections virales, de la leptospirose, mais aussi un risque accru d'épidémies de pneumonie à la légionellose et une augmentation des cas de Covid-19. "D'autres risques peuvent s'accompagner d'effets durables sur la santé et d'une augmentation de la mortalité liée à l'exposition de produits chimiques par exemple, ou encore au stress psychologique", complète Christie Morreale.

Depuis le 15 juillet, 12 plans d'actions ont été menés. " C'est emblématique de l'importance de déployer toute l'offre pour essayer d'assurer auprès de la population un suivi qui va s'étaler inévitablement sur une très longue période.

La ministre wallonne de la Santé a décortiqué les actions prises en Wallonie par les différents niveaux de pouvoir pour gérer ces risques. Elles ont été nombreuses et témoignent de la solidarité dont ont fait preuve les différents acteurs de terrain. L'Aviq et le Collège de médecine générale ont, dès le début, mis à disposition des fiches, tantôt pour minimiser la transmission du Covid-19, tantôt pour aider au diagnostic des maladies infectieuses les plus couramment rencontrées après une inondation. À côté du papier, les Outbreak Support Team (OST) ont été déployées pour mettre en place des permanences médicales, des soins infirmiers et des maraudes. Les maisons de repos ont également été mises à contribution lorsqu'elles avaient des lits disponibles. La Croix-Rouge et la FAGW ont collaboré afin de trouver des solutions structurelles pour les médecins dont le cabinet avait été détruit.

Des démarches ont également été menées en prévention, notamment au niveau des risques liés à la prolifération de rats vecteurs de maladies infectieuses. D'autres actions restent à mener au niveau des risques de santé liés à la dégradation des habitations. L'Aviq prépare un webinaire et une brochure spécifique à la prévention des risques pour la santé liés à une exposition prolongée aux moisissures.

La problématique des médicaments

L'accessibilité aux médicaments de base (Ventolin, vaccination contre le tétanos, mais aussi méthadone par exemple) a posé problème dès le début. Des solutions ont dû être rapidement trouvées. "Parfois, il y avait des communes où il n'y avait plus aucune officine présente, ou bien il en restait éventuellement une mais où les gens avaient perdu leur carte d'identité, qui sont partis en extrême urgence sans leurs médicaments, ne savaient plus quels médicaments ils prenaient. Leurs médecins généralistes eux-mêmes étaient sinistrés et les pharmaciens étaient sinistrés", explique Christie Morreale . "Pour aller retrouver les médicaments dans des circonstances pareilles, cela n'a pas été chose facile."

"Cela m'amène à penser que l'on doit travailler davantage sur le Dossier médical global, sur éventuellement les dossiers accessibles aux pharmaciens, tout en étant attentif au respect de la vie privée."

La santé mentale, (encore) parent pauvre?

Dès les premières heures de la catastrophe, l'ensemble du secteur de la santé mentale s'est mis à l'oeuvre pour coordonner les activités nécessaires et urgentes. "La gestion des conséquences psychologiques à court, moyen et long termes d'une telle catastrophe est primordiale", estime la ministre.

Les services de santé mentale (SSM) sont intervenus pour répondre aux besoins psychologiques impérieux des citoyens sinistrés. L'ASBL "Un pass dans l'impasse" est toujours sur le terrain pour soutenir les indépendants sinistrés. "Très rapidement, par automatisme lié aux apprentissages de la gestion de la crise Covid-19 - comme quoi, il y a eu des éléments positifs -, mais aussi en lien avec les actions déjà entreprises, les coordinations des réseaux santé mentale adultes et enfants de Liège-Verviers, mais également les coordinations assuétudes, Centres locaux de promotion de la santé, les maisons médicales, les plateformes de relais sociaux, etcetera, se sont associés pour organiser une coordination de l'accès aux soins de santé mentale dans la continuité des équipes psychosociales de la Croix-Rouge notamment", ajoute Christie Morreale.

Malgré toutes ces actions, sur le banc des députés, on n'est pas satisfait. "Le constat que j'en tire est que, encore une fois, la santé mentale a été le parent pauvre de cette crise. Je ne dis pas que rien n'a été fait, mais ce qui a été fait l'a d'abord été par des bonnes volontés bénévoles. Les secours se sont d'abord focalisés sur les urgences vitales. N'oublions pas qu'il y a eu des victimes dans ces inondations. La santé mentale est passée au second plan", estime Diana Nikolic (MR). "Je plaide vraiment pour que la Wallonie réfléchisse, avec le renforcement à venir de notre centre de crise, à une solution structurelle de déploiement d'équipes, de psychologues mobiles. On le voit, les crises se succèdent, se superposent parfois. Il faut que la santé mentale devienne maintenant une priorité parce que les populations qui font face à ces crises souffrent et ont besoin d'être prises rapidement en charge."

La gestion d'une catastrophe est complexe en Belgique, car elle implique plusieurs niveaux de pouvoir. La phase de secours est ainsi gérée par les provinces, avec l'appui du Fédéral en fonction de l'ampleur de la catastrophe. La gestion des conséquences incombe par contre à la région, voire aux communes lorsqu'il s'agit de résoudre des problèmes plus locaux. Les inondations de juillet entraînent de nombreux risques, comme en témoigne un rapport du Risk Assessment Group. On note, sans être exhaustif, l'augmentation du risque de maladies gastro-intestinales, de maladies d'origine alimentaire, d'infections virales, de la leptospirose, mais aussi un risque accru d'épidémies de pneumonie à la légionellose et une augmentation des cas de Covid-19. "D'autres risques peuvent s'accompagner d'effets durables sur la santé et d'une augmentation de la mortalité liée à l'exposition de produits chimiques par exemple, ou encore au stress psychologique", complète Christie Morreale. La ministre wallonne de la Santé a décortiqué les actions prises en Wallonie par les différents niveaux de pouvoir pour gérer ces risques. Elles ont été nombreuses et témoignent de la solidarité dont ont fait preuve les différents acteurs de terrain. L'Aviq et le Collège de médecine générale ont, dès le début, mis à disposition des fiches, tantôt pour minimiser la transmission du Covid-19, tantôt pour aider au diagnostic des maladies infectieuses les plus couramment rencontrées après une inondation. À côté du papier, les Outbreak Support Team (OST) ont été déployées pour mettre en place des permanences médicales, des soins infirmiers et des maraudes. Les maisons de repos ont également été mises à contribution lorsqu'elles avaient des lits disponibles. La Croix-Rouge et la FAGW ont collaboré afin de trouver des solutions structurelles pour les médecins dont le cabinet avait été détruit. Des démarches ont également été menées en prévention, notamment au niveau des risques liés à la prolifération de rats vecteurs de maladies infectieuses. D'autres actions restent à mener au niveau des risques de santé liés à la dégradation des habitations. L'Aviq prépare un webinaire et une brochure spécifique à la prévention des risques pour la santé liés à une exposition prolongée aux moisissures. L'accessibilité aux médicaments de base (Ventolin, vaccination contre le tétanos, mais aussi méthadone par exemple) a posé problème dès le début. Des solutions ont dû être rapidement trouvées. "Parfois, il y avait des communes où il n'y avait plus aucune officine présente, ou bien il en restait éventuellement une mais où les gens avaient perdu leur carte d'identité, qui sont partis en extrême urgence sans leurs médicaments, ne savaient plus quels médicaments ils prenaient. Leurs médecins généralistes eux-mêmes étaient sinistrés et les pharmaciens étaient sinistrés", explique Christie Morreale . "Pour aller retrouver les médicaments dans des circonstances pareilles, cela n'a pas été chose facile.""Cela m'amène à penser que l'on doit travailler davantage sur le Dossier médical global, sur éventuellement les dossiers accessibles aux pharmaciens, tout en étant attentif au respect de la vie privée."Dès les premières heures de la catastrophe, l'ensemble du secteur de la santé mentale s'est mis à l'oeuvre pour coordonner les activités nécessaires et urgentes. "La gestion des conséquences psychologiques à court, moyen et long termes d'une telle catastrophe est primordiale", estime la ministre. Les services de santé mentale (SSM) sont intervenus pour répondre aux besoins psychologiques impérieux des citoyens sinistrés. L'ASBL "Un pass dans l'impasse" est toujours sur le terrain pour soutenir les indépendants sinistrés. "Très rapidement, par automatisme lié aux apprentissages de la gestion de la crise Covid-19 - comme quoi, il y a eu des éléments positifs -, mais aussi en lien avec les actions déjà entreprises, les coordinations des réseaux santé mentale adultes et enfants de Liège-Verviers, mais également les coordinations assuétudes, Centres locaux de promotion de la santé, les maisons médicales, les plateformes de relais sociaux, etcetera, se sont associés pour organiser une coordination de l'accès aux soins de santé mentale dans la continuité des équipes psychosociales de la Croix-Rouge notamment", ajoute Christie Morreale. Malgré toutes ces actions, sur le banc des députés, on n'est pas satisfait. "Le constat que j'en tire est que, encore une fois, la santé mentale a été le parent pauvre de cette crise. Je ne dis pas que rien n'a été fait, mais ce qui a été fait l'a d'abord été par des bonnes volontés bénévoles. Les secours se sont d'abord focalisés sur les urgences vitales. N'oublions pas qu'il y a eu des victimes dans ces inondations. La santé mentale est passée au second plan", estime Diana Nikolic (MR). "Je plaide vraiment pour que la Wallonie réfléchisse, avec le renforcement à venir de notre centre de crise, à une solution structurelle de déploiement d'équipes, de psychologues mobiles. On le voit, les crises se succèdent, se superposent parfois. Il faut que la santé mentale devienne maintenant une priorité parce que les populations qui font face à ces crises souffrent et ont besoin d'être prises rapidement en charge."