Un petit studio

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Paroles sans prétention comme ces Simples, plantes médicinales cultivées à l'ombre des abbayes, incomparables pour panser les plaies. A ma consultation cet après-midi, une autre Simple, octogénaire modeste et isolée, dont l'existence est faite de craintes et d'écoute compulsive des journaux d'information relayant la mortalité liée au Covid-19. Un petit studio sous les toits l'abrite, d'où elle part en expédition vers ses trois continents: la pharmacie, le Colruyt, le Delhaize. Sur sa route, une pause, seul contact "humain" de ses journées, le temps d'un câlin à un énorme chien de berger yougoslave à l'encolure large et aux yeux d'amande affichant une expression de tranquillité, mais jamais de crainte. Il lui fait une fête à cent mètres dès qu'il l'aperçoit, elle lui apporte des biscuits vitaminés canins, une vraie rencontre. Elle imagine sa vie, il doit se sentir seul comme elle pour la célébrer ainsi quand elle lui balance des "mon petit chou" et des "je t'aime tu sais bébé". Et elle rentre chez elle en attendant demain.