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"Cette étude fait partie d'un ensemble d'enquêtes qui sortent pour le moment autour du New Deal mis sur la table par le ministre Vandenbroucke", analyse le Dr Michel Meuris, président du CA de l'Agef. "C'est une étude utile pour préparer l'avenir. La médecine se transforme et les jeunes médecins ne presteront pas nécessairement le même nombre d'heures que leurs aînés. Ils ne verront peut-être pas le même nombre de patients sur une journée, n'iront peut-être pas aussi souvent au domicile du patient. La disponibilité du médecin est également sujette au changement.""Ce n'est pas à moi, qui suis à l'automne de ma carrière, de décider ce qu'est un ETP en médecine générale", estime le Dr Meuris."C'est aux jeunes, à l'ensemble du corps médical de réfléchir à ce sujet. Car la médecine peut être perçue de différentes manières. Quand on est en médecine groupée ou en médecine solo, la vision du métier est différente. La réflexion vaut également pour la région où l'on exerce: la pratique est différente en Wallonie, à Bruxelles et en Flandre, en zone rurale ou en ville. Il faut prendre en compte toutes ces composantes."Se posent également des questions autour de la pratique elle-même. Les médecins devront-ils travailler davantage pour pallier le manque de relève? Devront-ils s'associer avec des assistants de pratique, des infirmières ou autres, et changer de modèle pour assurer la continuité des soins? "On peut peut-être déléguer, mais à qui? Il y a déjà pénurie d'infirmières. Il y a beaucoup d'idées, mais on ne sait finalement pas ce que les médecins en pensent", résume le Dr Meuris. "Les jeunes qui s'installent ont déjà des idées. Je pense que c'est important aussi de leur permettre d'avoir une médecine qui ne fonce pas droit dans le mur au niveau des burnout. Nous venons de vivre deux ans et demi assez difficiles. Il faut transmettre les besoins du métier au niveau politique. Cette enquête est un bon moyen pour ce faire."