Les trois députés MR ont déposé début de l'année une proposition de résolution en ce sens. Objectif: pousser le gouvernement bruxellois à agir rapidement. Ils présentent dans un rapport d'une trentaine de pages les problèmes préoccupants en santé mentale en Région bruxelloise, l'impact du Covid sur les personnes fragilisées et la pression exercée sur les services d'aide et de soins. Ils rappellent également les recommandations du KCE en la matière.

"Les troubles de santé mentale peuvent avoir des répercussions dramatiques sur la vie quotidienne et professionnelle des personnes affectées mais aussi sur leur entourage. Une situation d'autant plus alarmante que, de par son étendue, elle touche de nouveaux "publics" jusqu'ici plutôt épargnés par cette problématique. L'absence de contacts sociaux, l'isolement, les difficultés économiques, les mesures restrictives et les incertitudes quant au futur ne font évidemment qu'aggraver le phénomène", soutiennent David Weytsman, Alexia Bertrand et David Leisterh. Ils considèrent que la situation est grave. Ils estiment que de "très nombreux Bruxellois vivent un état d'auto-confinement psychique".

Pas de "premières fois"

Les députés veulent par leur proposition de résolution faire de la santé mentale une cause nationale et doter la Région de Bruxelles-Capitale d'une véritable stratégie en la matière. Ils conseillent d'identifier les différents profils touchés par cette crise. "Il y a bien sûr les personnes âgées qu'il faut soutenir, qu'elles résident en maison de repos ou à domicile. Il y a les jeunes enfants. Il y a les adolescents et jeunes adultes privés de beaucoup de "premières fois" et de contacts sociaux. Il y a les personnes déjà fragilisées économiquement (migrants, sans abris, personnes précarisées, ...). Il y a enfin de nombreuses personnes, comme les indépendants, qui ne peuvent plus exercer leur profession et qui doivent de surcroît faire face à des pertes économiques graves."

Cette proposition reconnaît l'importance des déterminants sociaux - dont les facteurs individuels, économiques et sociaux et sociétaux - tout en souhaitant se concentrer sur les mesures urgentes à prendre.

Bertrand, Weytsman et Leisterh constatent que "les problèmes de santé mentale étaient déjà préoccupants. Ils deviennent graves en Belgique et en particulier à Bruxelles." Ils appuient cette assertion sur les données de Sciensano publiée en décembre 2020, lors de la deuxième vague. Parmi les 18 ans et plus, 64% n'étaient pas satisfaits de leurs contacts sociaux, deux fois plus qu'en septembre 2020. En juin 2020, un cinquième de la population faisait état d'un trouble de la santé mentale. En outre, selon le Conseil supérieur de la Santé, les 18-24 ans, les personnes isolées avec ou sans enfant(s) et les allocataires sociaux sont les plus nombreux à présenter des difficultés à préserver leur santé mentale.

David Weytsman: "Il faut mettre à disposition des médecins généralistes un service d'appui accessible en fonction des heures de cabinet et sur l'ensemble du territoire bruxellois."

Un contexte bruxellois inquiétant

" Plus que dans les deux autres Régions, quatre personnes sur dix présentent des problèmes psychologiques en Région bruxelloise. À l'instar d'un grand nombre de problèmes de santé, les personnes faiblement scolarisées sont les plus touchées: plus de la moitié (56%) des personnes ayant au maximum un diplôme de l'enseignement primaire présentent des problèmes psychologiques, contre 34% parmi les diplômes de l'enseignement supérieur. La prévalence des problèmes de santé mentale à Bruxelles est liée à son caractère urbain, à la grande pauvreté notamment pour les familles monoparentales, à l'isolement, au manque de logements salubres et adaptés, aux difficultés rencontrées par les migrants et les réfugiés, etc", peut-on lire dans la proposition de résolution. Et les députés réformateurs de souligner que "la crise de la santé mentale accentue les inégalités notamment en termes d'accès à un traitement approprié. Une plus grande précarité est aussi un facteur d'une plus grande fragilité mentale, même si personne n'est à l'abri."

Saturation des services de santé mentale

Les députés avancent les résultats de plusieurs études récentes démontrant la saturation des services de santé mentale bruxellois: un quart des professionnels du secteur présente un risque d'épuisement professionnel et 25%, un stress chronique quotidien ; les lignes d'écoute téléphonique signalent 30 à 40% d'appels en plus depuis la crise du coronavirus, en particulier les jours qui suivent l'adoption de nouvelles mesures et les jeunes en attente d'admission à l'hôpital sont deux fois plus nombreux aujourd'hui que le nombre de places disponibles, . "Les services sociaux sont également saturés et ont été rapidement confrontés à l'explosion des situations de violence intrafamiliale ou conjugale aggravées par le confinement", rapportent les députés.

Ils soulignent également que, selon le Bureau fédéral du Plan, les problèmes de santé mentale freinent le potentiel de croissance de l'emploi et de la productivité et génèrent des coûts économiques directs sous la forme de dépenses de revenus de remplacement et de soins de santé.

Plan d'urgence

"Suite aux appels des professionnels, aux constatations sur le terrain, aux recommandations du KCE et à la crise actuelle, notre proposition de résolution vise donc à demander aux autorités bruxelloises d'élaborer d'urgence un plan stratégique de santé mentale à long terme et d'en faire une priorité régionale. Cette proposition de résolution prend en compte la spécificité de la santé mentale et des différents publics touchés et propose pour chaque public une série de priorités", expliquent les trois députés bruxellois. Ils adressent plusieurs demandes au Collège réuni de la Cocom. Ils demandent au gouvernement fédéral de faire de la santé mentale une cause nationale, d'examiner les répercussions en matière de santé mentale des mesures prises dans le cadre de la gestion du Covid-19 et de piloter une étude interfédérale visant à établir un état des lieux de la santé mentale, en Belgique et dans ses Régions, examinant les besoins des publics spécifiques.

Les trois députés MR ont déposé début de l'année une proposition de résolution en ce sens. Objectif: pousser le gouvernement bruxellois à agir rapidement. Ils présentent dans un rapport d'une trentaine de pages les problèmes préoccupants en santé mentale en Région bruxelloise, l'impact du Covid sur les personnes fragilisées et la pression exercée sur les services d'aide et de soins. Ils rappellent également les recommandations du KCE en la matière. "Les troubles de santé mentale peuvent avoir des répercussions dramatiques sur la vie quotidienne et professionnelle des personnes affectées mais aussi sur leur entourage. Une situation d'autant plus alarmante que, de par son étendue, elle touche de nouveaux "publics" jusqu'ici plutôt épargnés par cette problématique. L'absence de contacts sociaux, l'isolement, les difficultés économiques, les mesures restrictives et les incertitudes quant au futur ne font évidemment qu'aggraver le phénomène", soutiennent David Weytsman, Alexia Bertrand et David Leisterh. Ils considèrent que la situation est grave. Ils estiment que de "très nombreux Bruxellois vivent un état d'auto-confinement psychique". Les députés veulent par leur proposition de résolution faire de la santé mentale une cause nationale et doter la Région de Bruxelles-Capitale d'une véritable stratégie en la matière. Ils conseillent d'identifier les différents profils touchés par cette crise. "Il y a bien sûr les personnes âgées qu'il faut soutenir, qu'elles résident en maison de repos ou à domicile. Il y a les jeunes enfants. Il y a les adolescents et jeunes adultes privés de beaucoup de "premières fois" et de contacts sociaux. Il y a les personnes déjà fragilisées économiquement (migrants, sans abris, personnes précarisées, ...). Il y a enfin de nombreuses personnes, comme les indépendants, qui ne peuvent plus exercer leur profession et qui doivent de surcroît faire face à des pertes économiques graves."Cette proposition reconnaît l'importance des déterminants sociaux - dont les facteurs individuels, économiques et sociaux et sociétaux - tout en souhaitant se concentrer sur les mesures urgentes à prendre. Bertrand, Weytsman et Leisterh constatent que "les problèmes de santé mentale étaient déjà préoccupants. Ils deviennent graves en Belgique et en particulier à Bruxelles." Ils appuient cette assertion sur les données de Sciensano publiée en décembre 2020, lors de la deuxième vague. Parmi les 18 ans et plus, 64% n'étaient pas satisfaits de leurs contacts sociaux, deux fois plus qu'en septembre 2020. En juin 2020, un cinquième de la population faisait état d'un trouble de la santé mentale. En outre, selon le Conseil supérieur de la Santé, les 18-24 ans, les personnes isolées avec ou sans enfant(s) et les allocataires sociaux sont les plus nombreux à présenter des difficultés à préserver leur santé mentale. " Plus que dans les deux autres Régions, quatre personnes sur dix présentent des problèmes psychologiques en Région bruxelloise. À l'instar d'un grand nombre de problèmes de santé, les personnes faiblement scolarisées sont les plus touchées: plus de la moitié (56%) des personnes ayant au maximum un diplôme de l'enseignement primaire présentent des problèmes psychologiques, contre 34% parmi les diplômes de l'enseignement supérieur. La prévalence des problèmes de santé mentale à Bruxelles est liée à son caractère urbain, à la grande pauvreté notamment pour les familles monoparentales, à l'isolement, au manque de logements salubres et adaptés, aux difficultés rencontrées par les migrants et les réfugiés, etc", peut-on lire dans la proposition de résolution. Et les députés réformateurs de souligner que "la crise de la santé mentale accentue les inégalités notamment en termes d'accès à un traitement approprié. Une plus grande précarité est aussi un facteur d'une plus grande fragilité mentale, même si personne n'est à l'abri."Les députés avancent les résultats de plusieurs études récentes démontrant la saturation des services de santé mentale bruxellois: un quart des professionnels du secteur présente un risque d'épuisement professionnel et 25%, un stress chronique quotidien ; les lignes d'écoute téléphonique signalent 30 à 40% d'appels en plus depuis la crise du coronavirus, en particulier les jours qui suivent l'adoption de nouvelles mesures et les jeunes en attente d'admission à l'hôpital sont deux fois plus nombreux aujourd'hui que le nombre de places disponibles, . "Les services sociaux sont également saturés et ont été rapidement confrontés à l'explosion des situations de violence intrafamiliale ou conjugale aggravées par le confinement", rapportent les députés. Ils soulignent également que, selon le Bureau fédéral du Plan, les problèmes de santé mentale freinent le potentiel de croissance de l'emploi et de la productivité et génèrent des coûts économiques directs sous la forme de dépenses de revenus de remplacement et de soins de santé. "Suite aux appels des professionnels, aux constatations sur le terrain, aux recommandations du KCE et à la crise actuelle, notre proposition de résolution vise donc à demander aux autorités bruxelloises d'élaborer d'urgence un plan stratégique de santé mentale à long terme et d'en faire une priorité régionale. Cette proposition de résolution prend en compte la spécificité de la santé mentale et des différents publics touchés et propose pour chaque public une série de priorités", expliquent les trois députés bruxellois. Ils adressent plusieurs demandes au Collège réuni de la Cocom. Ils demandent au gouvernement fédéral de faire de la santé mentale une cause nationale, d'examiner les répercussions en matière de santé mentale des mesures prises dans le cadre de la gestion du Covid-19 et de piloter une étude interfédérale visant à établir un état des lieux de la santé mentale, en Belgique et dans ses Régions, examinant les besoins des publics spécifiques.