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"Cette étude mesure la prévalence du diabète en Belgique. Or, on a tendance à considérer que l'incidence du diabète de type 2 a plutôt tendance à stagner dans les pays occidentaux et même à diminuer ", explique le Pr Laurent Crenier, président de l'Association du diabète 1 et chef de la Clinique de diabétologie de l'hôpital Erasme. " Quant à l'augmentation de la prévalence du diabète de type 2 dans le monde, il s'agit plutôt d'une bonne nouvelle. C'est parce que les patients sont mieux pris en charge et vivent beaucoup plus longtemps qu'avant. Ils sont mieux traités et vivent avec moins de complications. J'aime à rappeler qu'aux patients qui étaient diagnostiqués diabétiques de type 1 dans les années 60 - il n'y pas si longtemps - les médecins expliquaient qu'ils pouvaient être traités par insuline et que leur espérance de vie serait de 30 à 40 ans. "Le Pr Crenier souligne que selon l'Atlas du diabète, réalisé par la Fédération internationale du diabète 2, la prévalence de cette maladie en Europe est de 6,3%. " Avec 6,1% des Belges diabétiques (lire plus haut), la Belgique ne figure donc pas dans les pays qui présentent la prévalence la plus élevée, mais c'est très bien que les mutuelles s'intéressent au diabète. Nous ne sommes jamais assez nombreux pour sensibiliser la population. "Le président de l'Association du diabète estime que les médecins sont plus impliqués que par le passé dans la prise en charge du diabète, entre autres, pour le traitement du pré-diabète via la prescription de metformine. Cette activité globale influence à la hausse les statistiques de prévalence. " Il faut toujours se méfier des chiffres de prévalence qui sont basés sur la prescription de médicaments. Que reflètent-ils ? Est-ce que parce que l'incidence augmente, il faut traiter plus de patients diabétiques ? Ou est-ce que les médecins traitent les patients diabétiques plus tôt que par le passé ? Ce qui est plutôt une bonne nouvelle. "Le Pr Crenier plaide depuis longtemps pour la création d'un Registre du diabète en Belgique, à l'instar du Registre des cancers. " Alimenter un registre national est la seule manière d'avoir des chiffres corrects et de pouvoir évaluer l'efficacité des mesures qui sont prises. Actuellement, nous n'avons aucune méthode pour mesurer le " retour sur investissement " des programmes mis en place par les autorités et des médicaments. Les diabétologues sont convaincus que les progrès récents de la prise en charge du diabète sauvent des vies, évitent des complications et améliorent la qualité de vie. Mais sans collecte systématique et adéquate de ces données, nous sommes démunis face aux autorités pour le prouver scientifiquement."