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Le Dr Bricman (27 ans) a travaillé durant deux mois dans une unité Covid du Chwapi. " Cette crise sanitaire nous est tombée dessus soudainement. Nous avons été sauvés par l'entraide entre les équipes et l'organisation efficace de notre hôpital. En commençant notre formation en médecine interne, nous savons que nous pourrions un jour devoir faire face à une pandémie. Au début, il a fallu réagir tant au niveau de l'organisation de l'hôpital que par rapport à l'action du gouvernement. Nous avons essayé de fonctionner le mieux possible et de mettre en place des procédures efficaces. Il a fallu improviser très rapidement. "De ces deux mois éprouvants, le Dr Bricman retient surtout qu'il faut " une collaboration de tous les acteurs pour travailler efficacement et une implication à tous les niveaux. A côté des médecins et des infirmières, les autres professionnels sont indispensables. Par exemple, les informaticiens ont dû créer très rapidement des dossiers Covid. Il a fallu prévoir des circuits spécifiques pour les patients. J'ai été fortement impressionnée par tout ce travail d'organisation au Chwapi et la mise en place des procédures et structures permettant de réduire les risques en isolant les patients Covid. "Au Chwapi, tous les spécialistes en formation ont été invités à participer à la lutte contre le Covid en tenant compte de leurs spécialisations. " Les assistants en médecine interne ont plus travaillé dans les services Covid que ceux de chirurgie mais des futurs chirurgiens ou gynécologues nous ont aidés à l'admission des patients. Les assistants se sont relayés dans les différentes unités Covid de l'hôpital durant les deux derniers mois. Nous avons continué à fonctionner comme d'habitude - en participant au tour de salle, en gérant les démarches administratives... - sauf que nous étions dans des unités Covid. Nous avons été soutenus par nos patrons pour nous adapter le mieux possible à cette situation. " Au début de la crise, les assistants du Chwapi ont reçu une formation de la part d'une des infectiologues de l'hôpital. Ensuite, les spécialistes de l'hôpital ont partagé leur expertise, par exemple les pneumologues au niveau de l'analyse des scanners. " Cette pathologie est nouvelle pour tout le monde. Nous avons partagé des recommandations de bonne pratique et des informations basées sur nos observations. Le site de Sciensano a été fort utile ainsi que les bases de données des grandes revues médicales. "Durant la crise, les assistants ont pu compter les uns sur les autres. " Nous avons un groupe d'assistants très soudés. Nous avons organisé des roulements pour pouvoir nous permettre de récupérer après nos périodes de travail. Notre activité étant plus intense qu'en temps normal et plus chargée émotionnellement, nous avons donc prévu des temps de repos un peu plus longs. "A la veille d'une potentielle deuxième Vague, le Dr Bricman estimait qu'il faut rester vigilant. " Durant la première vague, nous avons parfois travaillé à flux très tendu. A un moment, nous sommes arrivés à la limite de la capacité de nos soins intensifs. Nous avons dû même transférer des patients dans des hôpitaux namurois. C'est un souvenir marquant de cette crise ", confie la jeune femme. " Je constate que depuis le 10 mai certaines personnes se relâchent au niveau de la distanciation sociale. Cela m'effraie un peu. "