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Suicide d'un prof au collège Saint-Joseph, institution privée de " province ". Venu d'une ZEP (zone d'éducation prioritaire), Pierre Kaufmann remplace au pied levé et pour quelques semaines le titulaire défunt de cette classe expérimentale élitiste, composée uniquement de hauts potentiels.Très vite, Pierre est désarçonné face à cette classe d'enfants brillants, sérieux et graves qui, sous le choc de la disparition de leur ancien professeur, semblent se complaire dans un spleen romantique et une morbidité qui peu à peu culpabilise leur nouveau professeur, lequel glisse lentement dans la paranoïa et se met à les suivre une fois l'heure de la sortie arrivée...Intéressant deuxième long-métrage de Sébastien Marnier que ce film basé sur le roman éponyme de Christophe Dufossé, qui joue de l'étrange et rappelle par certains côtés Le tour d'écrou d'Henry James ; surtout ; le volet adolescents testant leurs limites, se mettant constamment en danger est très bien rendu, bien mieux que la description du personnage de Pierre (pourtant joué par un Laurent Lafitte impeccable) qui apparaît maladroitement esquissé.Le mieux eut été de se concentrer uniquement sur ces jeunes gens de troisième (15 ans) qui se cherchent, comme ils cherchent leurs repères, et remarquablement interprétés par de tout jeunes acteurs. A cela s'ajoute, même si le film date de 2017, un volet écologique qui se dévoile peu à peu et ne peut qu'évoquer les récentes manifestations pour le climat. Et malgré une musique lourdingue et datée signée Zombie Zombie (sans doute choisi pour son nom), on s'étonne que ce film n'ait jusqu'ici pas trouvé de distributeur en Belgique.La faute sans doute à l'évocation du système éducatif privé français, un peu horssol pour un spectateur belge, bien que l'ambiance étouffante (il fait très chaud dans ce film) évoque le marigot des bahuts qu'ils soient d'ici ou d'outre-Quiévrain.Heureusement, grâce au Palace (voir ci-dessous), pour ce film, l'heure de la sortie a enfin sonné.