...

Compte tenu de la prévalence des demandes inhérentes aux affections cutanées sur son moteur de recherches, Google a décidé de contribuer à la lutte contre les problèmes dermatologiques en utilisant l'intelligence artificielle. "Nous recevons environ dix milliards de requêtes annuelles sur l'état de la peau, des ongles ou des cheveux", souligne Karen DeSalvo, responsable de la santé chez Google Health. "Par ailleurs, les spécialistes dermatologiques sont de moins en moins nombreux, alors que deux milliards de personnes dans le monde souffrent de maladies cutanées."Fruit de plus de trois ans de recherches, le nouveau système s'appuie sur les travaux antérieurs de Google. La société a publié la première version de son système d'apprentissage en profondeur au printemps 2020 1. Cet article a montré que le système pouvait identifier 26 affections cutanées courantes aussi précisément que les dermatologues et mieux que les médecins de soins primaires. En avril dernier, la société américaine a sorti une autre étude attestant que le système pourrait aider les médecins non dermatologues à diagnostiquer plus précisément les affections cutanées 2. Les développeurs ont d'abord constitué une base comprenant des millions d'images de problèmes de peau, des milliers d'autres de peau saine et 65.000 clichés d'affections cutanées provenant de milieux cliniques. Leur modèle prend en compte des facteurs tels que l'âge, le type de peau, le sexe et la race. Le principe est simple: avec son smartphone, l'utilisateur prend trois photos de son problème de peau (rougeurs, boutons, grains de beauté...) et répond ensuite à une série de questions sur ses symptômes, son type de peau, ses antécédents, etc. Le modèle d'IA analyse les données et fournit en retour une liste de pathologies correspondantes possibles à partir d'un ensemble de 288 affections cutanées qu'il a été entraîné à reconnaître. Ce modèle a été testé sur près d'un millier de problèmes de peau provenant d'un large éventail de patients, Google affirme qu'il a identifié la condition correcte dans les trois principales suggestions 84% du temps. L'outil propose aussi des informations sur les traitements éventuels, et, si nécessaire, il peut conseiller au patient de consulter un médecin. La firme de Mountain View précise toutefois que le système n'a pas été conçu pour remplacer une vraie consultation chez un dermatologue. "Nous espérons plutôt qu'il donnera accès à des informations faisant autorité afin que les utilisateurs puissent prendre une décision plus éclairée sur la prochaine étape. L'avis d'un médecin sera toujours essentiel pour établir un véritable diagnostic."Le lancement devrait se faire très prochainement, probablement d'abord en Europe où la société a obtenu le marquage CE de dispositif médical de classe I, le désignant comme un outil médical à faible risque. Pour l'heure, il n'a pas encore été évalué par la Food and Drug Administration des États-Unis...