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Auteur visionnaire, reporter et écrivain de conviction, la vie de George Orwell, si elle fut courte, est émaillée de textes importants comme cet "Hommage à la Catalogne", qui témoignait de sa participation active à la guerre d'Espagne du côté des Républicains, donc des légitimes, puisque démocratiquement élus. Un homme engagé dans tous les sens du terme, qui n'enjolive pas ses exploits véritables (comme Malraux par exemple): ils parlent pour lui. Sa dénonciation, dans une langue d'une fluidité journalistique, d'une société de surveillance dans 1984 (publié ici dans sa nouvelle traduction - ce qui pourrait déplaire aux puristes) en 1949 entre hélas en résonance avec notre époque comme celle de son conte, d'ailleurs compréhensible par le plus grand nombre, des régimes totalitaires, et pas seulement communistes, dans La ferme des animaux. Un récit qui inspire d'ailleurs la bande dessinée Le château des animaux (dont le premier épisode a été évoqué dans ces pages) au duo Delep/Dorison, laquelle voit un taureau maître d'un castel sur lequel il domine... le règne animal (et c'est un mâle bien sûr), secondé par des chiens. Mais une révolte non violente se dessine, c'est une bédé, qui mettra cinq albums à aboutir. Nous n'en sommes qu'au deuxième. Car au sein de cette (basse) cour, le souverain bovidé n'en finit pas, hommage à Orwell, de jouer des tours... de cochon!