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Des tenants de ce courant d'art dont l'existence couvre au moins deux mille ans d'histoire, le faux-iste, qui consiste à faire passer une reproduction pour une oeuvre originale perdue ou n'ayant en fait jamais existé, Harry Bellet, talentueux critique d'art au journal Le Monde, raconte avec humour, autodérision et empathie les exploits au travers de huit scandales : il révèle notamment au passage que Michel-Ange, par exemple, ne dédaigna pas produire une sculpture - un cupidon endormi - d'allure antique, pour, avec l'aide d' un comparse, ensuite l'enterrer dans un vignoble, la faire remonter à la surface et la vendre à un cardinal esbaudi.De Han van Meegeren en passant par Legros, qui inspira le méchant de Tintin et l'Alph-art à Hergé ou plus récemment l'affaire Beltracchi qui vit cet " artiste " produire notamment des Basquiat inconnus jusqu'ici et trompés les experts les plus patentés,Bellet s'amuse et nous amuse beaucoup : il fait montre d'empathie avec les berneurs escrocs, qui dupent experts ou galeristes qui ne sont parfois pas loin d'en être eux-mêmes, reprenant les dires de l'ancien directeur du Metropolitan du New York qui affirmait que 40% de toiles montrées dans ce musée étaient fausses. Et l'auteur d'ajouter qu'il exagère... et semble en de ça de la vérité : Corot a peint 2500 tableaux dont 7500 importés aux États-Unis !S'intéressant autant à la personnalité des faussaires, sortes d'Arsène Lupin de l'art, on aimerait avoir son avis quant au scandale lié à la collection Toporovski, ce qui permettrait de démêler dans cette affaire concernant l'Avant-garde russe, le vrai... du faux.