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Le gouvernement fédéral a finalisé vendredi passé, après 13 heures de négociations, un accord sur l'obligation vaccinale des soignants. Elle entrera en vigueur le 1er janvier 2022, mais il n'y aura finalement pas de licenciement des travailleurs qui ne seraient pas vaccinés à partir du 1er avril, mais la poursuite de la suspension du contrat de travail sans revenu. Les soignants non vaccinés qui acceptent de se soumettre à des tests réguliers pourront continuer à travailler jusqu'au 31 mars. Ceux qui refusent verront leur contrat suspendu et basculeront dans le régime du chômage temporaire. Ils perdront leur habilitation. À partir du 1er avril, le contrat est automatiquement résilié sauf si le travailleur demande par écrit avant le 31 mars que son contrat soit maintenu. Le travailleur qui n'a pas fait cette demande et ne s'est pas fait vacciner entretemps verra son contrat rompu et aura droit directement au chômage complet. Le travailleur qui a fait cette demande peut aller travailler pour le compte d'un autre employeur, quitte à ensuite revenir, ou alors rester sans revenu. S'il décide de démissionner, il n'aura pas accès directement au chômage. Cet accord doit encore être présenté aux partenaires sociaux et discuté au Conseil national du travail. Le Conseil d'État a un délai de 30 jours pour donner son avis. Réagissant à l'annonce de l'accord et aux sanctions associées, les syndicats du secteur de la santé ont déclaré vouloir mener en front commun une journée d'action le 7 décembre prochain. Des actions de sensibilisation sont également organisées dans les institutions de soins cette semaine. Pour les fédérations Unessa et Gibbis, qui soutiennent toutes les deux la vaccination obligatoire des soignants, celle-ci doit être étendue à l'ensemble du personnel hospitalier et des institutions de soins. "Nous avons besoin de gros efforts au niveau de la communication et de l'organisation de la vaccination obligatoire. Il nous faut, notamment, la liste des non vaccinés pour les sensibiliser de façon très ciblée", explique Dieter Goemaere (Gibbis). Cette fédération demande également que la période de suspension du contrat soit limitée et fixée. "Dans le cas contraire, cela ne sera pas gérable pour les institutions. Des personnes pourraient suspendre leurs contrats durant des années..."Unessa rappelle qu'entre l'annonce de l'obligation vaccinale (en août dernier) et sa traduction en texte législatif (vendredi dernier), le contexte a radicalement changé. "La quatrième vague épidémique que nous traversons doit nous pousser à regarder plus loin. Nous comprenons dès lors le sentiment de stigmatisation des soignants et leur grogne alors qu'ils sont une nouvelle fois sur le pied de guerre. Faut-il dès lors poser la question d'une vaccination obligatoire de l'ensemble de la population? La question doit être débattue."