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"S es institutions fédérales de soins de santé ont étudié l'évolution de l'utilisation des CT-scans et des examens IRM, en particulier ceux du crâne et de la colonne vertébrale, au sein de chaque hôpital, sur la période 2017-2019. Elles ont aussi recherché les facteurs ayant eu un impact sur le choix du type d'examen", communiquent ensemble le SPF Santé publique, l'Inami et l'AFMPS. Pour réaliser cette enquête, les auditeurs ont utilisé le cadastre national dans lequel les hôpitaux doivent enregistrer leurs appareils lourds d'imagerie médicale, un questionnaire détaillé et des données sur le remboursement des prestations médicales. Les résultats révèlent que le nombre absolu de CT-scans et d'examens IRM ont augmenté plus rapidement que la croissance démographique, et qu'il existe une différence nette dans la proportion des examens IRM entre les régions et entre les hôpitaux. "Les caractéristiques des patients comme l'âge, le statut social, l'organisme assureur ou le sexe, ne peuvent pas expliquer ces différences. Par contre, elles peuvent s'expliquer en partie par la différence dans le nombre d'appareils CT et IRM disponibles par habitant par région. De plus, les médecins généralistes en Région wallonne prescrivent plus de CT-scans qu'en Région flamande. Certains hôpitaux ont adapté leur politique ou leurs procédures internes pour diminuer le nombre de CT-scans. Ces hôpitaux présentent une diminution statistiquement significative de leur utilisation de CT-scans", analyse l'Unité audit hôpitaux. Les auditeurs estiment que "le cadastre est un outil utile mais qu'il nécessite une meilleure implémentation technique". Ils remarquent que le formulaire de demande d'un examen d'imagerie médicale n'est pas numérisé partout, que l'intégration des données dans le Dossier Patient Informatisé (DPI) est encore limitée et que les protocoles et/ou les images d'examens radiologiques ne sont pas toujours partagés en dehors de l'hôpital, par exemple via des "hubs". Il faut donc régulièrement refaire des examens: une perte de temps pour le patient et d'argent pour la collectivité. Pour limiter les effets indésirables de l'imagerie médicale, l'Unité audit hôpitaux recommande de n'utiliser les CT-scans et les examens IRM que s'ils apportent une réelle valeur ajoutée médicale. Elle conseille d'élaborer une politique pour le choix de l'examen (disponibilité des appareils, examens disponibles et comportement de prescription), de fixer une limite au nombre de CT-scans basée sur la population et d'instaurer un système numérique d'aide à la décision clinique pour aider à choisir le type d'examen. L'Inami travaille sur le développement d'un tel système dans le cadre du plan d'action e-Santé. Selon l'Unité audit hôpitaux, ces recommandations devraient permettre d'améliorer la qualité des soins de santé pour les patients grâce à une meilleure utilisation des moyens disponibles et à une diminution de l'exposition aux rayonnements nocifs.