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Rémy travaille dans une entreprise genre Amazon qui le licencie et le recase aussitôt dans un call center. Mélanie, elle, est chercheuse et oeuvre dans la lutte contre le cancer et, à sa grande frayeur, se voit contraint de présenter le résultat de ses recherches devant un panel d'une trentaine de personnes.... dans deux mois.Tous deux sont de jeunes trentenaires qui vivent seuls et sont voisins sans le savoir, déprimés sans le savoir, dans un Paris pourtant peuplé, ce qui ne fait que renforcer le sentiment de solitude.Mélanie s'en remet aux sites de rencontre, Rémy à Facebook, et les deux se décident à voir un psy...Toujours fin observateur de l'évolution sociale, Cédric Klapisch cherche ici à montrer la nocivité des réseaux sociaux, de leur déterminisme au niveau de la rencontre plutôt que de laisser les choses se faire au hasard Balthazar. Chacun dans sa bulle de protection, derrière la vitre de son écran ou de son appartement, hésite à faire le grand saut, refuse de se confronter à la vraie vie tactile, se réfugiant sans la superficialité plutôt que de confronter aux traumatismes du passé qu'il s'agit de dépasser... pour enfin s'aimer.Hélas, le film n'est pas vraiment habité et c'est le spectateur qui se sent un peu seul, et finalement s'ennuie. Klapisch est bien meilleur quand il filme les groupes (voir L'auberge espagnole) plutôt que les scènes à personnage unique. Nostalgique, il ne peut s'empêcher de faire référence à ses premières amours, comme Chacun cherche son chat, puisqu'un chat vecteur (de la rage de vivre ?) disparaît aussi étrangement qu'il est apparu, lien avorté entre les deux solitudes voisines.Dommage, car dans ce film au dénouement attendu, les interprètes principaux (Ana Girardot et François Civil) sont irréprochables, même si on leur préfère celui des deux psys : François Berléand en impavide compatissant, et Camille Cottin en thérapeute éclairante.Un cabinet, un lieu où les protagonistes se font face, sans écran protecteur. Comme le dit le personnage de Mélanie dans sa communication sur le cancer, dans l'approche immunologique, existe une confrontation avec un corps... étranger.