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Au coeur des Vosges, Lizon rejoint son père pour le week-end, sa seconde épouse et son demi-frère Darius qu'elle va garder ce vendredi soir. Sans le vouloir, elle découvre des photos qui témoignent de la liaison de Juliette, la compagne d'Alexandre, avec un autre homme. Surprise par le retour inopiné du couple marié, elle s'éclipse avant qu'ils ne déboulent et oublie la clé USB contenant les clichés accusateurs. Son père tombe dessus, une scène éclate, l'infidèle quitte la maison, le mari la suit en voiture, la supplie de revenir. Dans les entrelacs du col, elle chute dans un ravin... au bas d'un torrent. Paniqué, le père implique sa fille craignant d'être accusé d'homicide, tandis que la nuit, une pluie torrentielle fait gonfler les eaux, les inondations emportant le corps de Juliette. Ce très joli film signé Anne Le Ny (qui joue le rôle de l'enquêtrice), tout en méandres, ceux du torrent, des lacets routiers de la montagne vosgienne dans laquelle il se situe, met, dans une ambiance automnale virant à l'hiver, en présence un José Garcia aux allures d'Eden Hazard, métamorphosé et convaincant dans ce rôle tragique, face à un André Dussolier d'une douleur mutique dans le rôle de Patrick, le beau-père éploré, l'oeil humide... mais perçant. Et, au milieu, Capucine Valmary dans le rôle de Lizon, 18 ans, personnage ballotté entre les mensonges auxquels les "grandes personnes" lui demandent d'adhérer... et qui, malgré la désillusion provoquée par les adultes, ne s'en laisse aucunement compter. Ni d'ailleurs en tant que comédienne face à ces deux grands acteurs. Devant le torrent de dissimulations qui emporte le mari et sa fille dans l'engrenage du mensonge, le regard limpide de Patrick finit par faire affleurer les faits, au fil d'une enquête qui, peu à peu, se met à charrier des éléments de vérité. Une vérité dont le tracé aura choisi un cours tout aussi... tortueux.