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Intellectuelle trentenaire de retour d'Oxford dans sa ville de Lyon après de longues études, Alice se voit offrir un poste... qui vient d'être supprimé à la mairie. Gêné par ce hiatus, la première adjointe lui crée un poste et la bombarde " chercheuse d'idées " pour un édile fatigué qui se décrit lui-même comme une Ferrari qui n'aurait plus d'essence.D'essence de vie et d'envie en l'occurrence que les notes précises et profondes d'Alice vont rebooster. Suscitant des jalousies, la jeune trentenaire devient l'oreille et la conscience du maire qui fait appel à sa réflexion à toute heure du jour et de la nuit, tandis que lentement il se prépare à se présenter comme candidat de la Gauche aux prochaines présidentielles.Interprétée avec aplomb et conviction par un Fabrice Luchini royal, pardon républicain, la figure du maire fait invariablement penser à Gérard Collomb, le maire actuel et de gauche de la capitale des Gaules.Et si le style du film évoque Rohmer dans les rapports parfois ambigus entre Alice et le maire, on pense au niveau du contexte politique à L'exercice de l'état de Pierre Schoeller avec Olivier Gourmet sorti en 2011 ; car le portrait que Pariser fait du pouvoir, en tout cas de cet homme, n'est pas dénué d'empathie. Ce sont surtout les conseillers et communicants qui en prennent pour leur grade face à l'authenticité et le naturel de la pensée autant que la frimousse d'Anaïs Demoustier. Laquelle tient en Alice l'une des plus belles interprétations de sa encore jeune carrière.Les seconds rôles sont également au diapason de la confrontation de la jeune première et du vieux briscard embarqués dans une relation platonique à trois, le troisième protagoniste de cette " liaison " étant la ville de Lyon, aussi irradiante, lumineuse et estivale que l'actrice.