L'eHealthMonitor est une initiative de l'Inami, du cabinet De Block et des autorités régionales. Il représente l'un des points d'action du plan e-Santé 2019-2021. Il s'agit d'une enquête annuelle à propos de la connaissance et de l'utilisation des applications e-Santé. Pour cette édition 2019, une enquête en ligne a d'abord été menée entre octobre 2019 et janvier 2020 auprès des citoyens et des dispensateurs de soins (en particulier les médecins, les infirmiers, les aides-soignants et les pharmaciens). En septembre 2020, des "focus groups" ont discuté des actions d'amélioration à prendre.

Les enseignements

Que révèlent ces enquêtes successives? "La transition du système de santé belge vers l'ère numérique où tant les prestataires de soins que les citoyens utilisent nombre de services d'e-Santé ne se fera pas en un jour", résument les auteurs du rapport. "De nombreuses fonctionnalités sont déjà disponibles, dont un certain nombre s'intègrent bien dans le travail quotidien des prestataires de soins, mais il reste encore beaucoup de pain sur la planche."

Il ressort clairement de cette première version de l'eHealthMonitor que les prestataires de soins mais également les citoyens manquent de connaissances relatives aux possibilités de l'e-Santé. "Il s'agit de l'échange numérique des données médicales, en passant par l'accès en ligne des données médicales personnelles via un portail de santé, jusqu'à l'existence et l'utilisation des différentes applications de santé", précise le baromètre.

Les médecins semblent par contre davantage enclins à recourir à l'e-Santé aujourd'hui que par le passé. La confiance dans les applications numériques atteint un niveau relativement élevé chez tous les prestataires de soins interrogés: seulement deux prestataires sur dix indiquent éprouver de la résistance lorsqu'il s'agit d'utiliser des applications numériques. Une résistance qui se retrouve davantage chez les prestataires de soins plus âgés que chez les plus jeunes.

Plus en détails, on apprend que Recip-e et MyCareNet sont les applications plus utilisés par les médecins généralistes et les pharmaciens. Dans 90% des cas, Recip-e est même utilisé quotidiennement. Le schéma de médication constitue pour les deux groupes de prestataires de soins l'application qui récolte la moins grande satisfaction. "La raison principale de cette insatisfaction réside dans le fait que la collaboration avec les autres prestataires de soins ne fonctionne apparemment pas si bien, ce qui entraîne le remplacement des schémas par d'autres et un mélange entre les versions", explique l'eHealth Monitor. "Les pharmaciens ajoutent à cet égard que trop peu de médecins utilisent cette application, si bien qu'elle n'est pas toujours utile pour eux non plus."

Le Covid comme décapsuleur

La crise sanitaire a ouvert la porte à l'introduction d'un certain nombre d'outils numériques au sein du secteur de la santé. "La nécessité a facilité la familiarisation à l'utilisation de ces applications numériques dans le chef des prestataires de soins et des citoyens", confirme le baromètre, bien que les personnes interrogées soient également inquiètes de perdre l'aspect humain des soins.

L'accélération de la mise en place de la téléconsultation est sans doute l'exemple le plus probant des percées de l'e-Santé dans la pratique médicale en ces temps de Covid-19. Avant la crise, il n'existait encore aucun cadre légal relatif aux téléconsultations. Depuis, les prestataires de soins se sont davantage familiarisés avec l'utilisation des téléconsultations, ce qui a entraîné un changement dans leur attitude. Parmi les points positifs cités: une meilleure accessibilité aux soins, en particulier pour les patients chroniques, un premier entretien ou une discussion de suivi rapide. Cela permet également au patient de ne pas devoir se déplacer. Enfin, la consultation peut être planifiée de manière plus flexible.

Les médecins notent également les faiblesses de la téléconsultation, telle que le manque d'informations et l'absence de la possibilité d'examiner physiquement le patient. "La continuité des soins doit être garantie, notamment en rédigeant un rapport de la téléconsultation, ce qui prend du temps", ajoutent les auteurs du rapport. "Les prestataires de soins craignent également que les patients ne puissent pas non plus toujours parler librement depuis chez eux et que l'aspect humain des consultations risque de disparaître. De plus, les consultations vidéo ne sont pas accessibles pour tous les patients, d'où un risque d'exclusion de certains patients."

Un accompagnement reste nécessaire

Le coup d'accélérateur qu'a permis la crise n'est donc pas suffisant. "Il faut continuer à accorder une attention particulière à certains groupes de citoyens et de prestataires de soins pour qui l'accroissement de la transformation numérique ne relève pas de l'évidence."

L'eHealth Monitor propose plusieurs pistes d'action. Pour les citoyens, le rapport suggère de se concentrer sur les technologies mobiles, étant donné qu'elles sont disponibles à un plus grand nombre de patients, et même aux groupes vulnérables. L'utilisation de la technologie mobile est par ailleurs bien plus accessible.

Concernant les prestataires de soins, il faut mettre l'accent sur le soutien et l'information. "Selon eux, la communication quant aux applications disponibles, à la mise en oeuvre de nouvelles applications ou aux formations disponibles pour apprendre à travailler à l'aide de ces applications n'est pas suffisante. En organisant davantage de formations et en communiquant sur les fonctionnalités, leur utilisation s'en verrait stimulée, étant donné que l'absence d'utilisation est souvent attribuée au fait de ne pas connaître une application, ou de ne pas en connaître les avantages."

1. Disponible sur https://www.imec.be/fr/expertises/techtrends/ehealthmonitor

L'eHealthMonitor est une initiative de l'Inami, du cabinet De Block et des autorités régionales. Il représente l'un des points d'action du plan e-Santé 2019-2021. Il s'agit d'une enquête annuelle à propos de la connaissance et de l'utilisation des applications e-Santé. Pour cette édition 2019, une enquête en ligne a d'abord été menée entre octobre 2019 et janvier 2020 auprès des citoyens et des dispensateurs de soins (en particulier les médecins, les infirmiers, les aides-soignants et les pharmaciens). En septembre 2020, des "focus groups" ont discuté des actions d'amélioration à prendre. Que révèlent ces enquêtes successives? "La transition du système de santé belge vers l'ère numérique où tant les prestataires de soins que les citoyens utilisent nombre de services d'e-Santé ne se fera pas en un jour", résument les auteurs du rapport. "De nombreuses fonctionnalités sont déjà disponibles, dont un certain nombre s'intègrent bien dans le travail quotidien des prestataires de soins, mais il reste encore beaucoup de pain sur la planche."Il ressort clairement de cette première version de l'eHealthMonitor que les prestataires de soins mais également les citoyens manquent de connaissances relatives aux possibilités de l'e-Santé. "Il s'agit de l'échange numérique des données médicales, en passant par l'accès en ligne des données médicales personnelles via un portail de santé, jusqu'à l'existence et l'utilisation des différentes applications de santé", précise le baromètre. Les médecins semblent par contre davantage enclins à recourir à l'e-Santé aujourd'hui que par le passé. La confiance dans les applications numériques atteint un niveau relativement élevé chez tous les prestataires de soins interrogés: seulement deux prestataires sur dix indiquent éprouver de la résistance lorsqu'il s'agit d'utiliser des applications numériques. Une résistance qui se retrouve davantage chez les prestataires de soins plus âgés que chez les plus jeunes. Plus en détails, on apprend que Recip-e et MyCareNet sont les applications plus utilisés par les médecins généralistes et les pharmaciens. Dans 90% des cas, Recip-e est même utilisé quotidiennement. Le schéma de médication constitue pour les deux groupes de prestataires de soins l'application qui récolte la moins grande satisfaction. "La raison principale de cette insatisfaction réside dans le fait que la collaboration avec les autres prestataires de soins ne fonctionne apparemment pas si bien, ce qui entraîne le remplacement des schémas par d'autres et un mélange entre les versions", explique l'eHealth Monitor. "Les pharmaciens ajoutent à cet égard que trop peu de médecins utilisent cette application, si bien qu'elle n'est pas toujours utile pour eux non plus."La crise sanitaire a ouvert la porte à l'introduction d'un certain nombre d'outils numériques au sein du secteur de la santé. "La nécessité a facilité la familiarisation à l'utilisation de ces applications numériques dans le chef des prestataires de soins et des citoyens", confirme le baromètre, bien que les personnes interrogées soient également inquiètes de perdre l'aspect humain des soins. L'accélération de la mise en place de la téléconsultation est sans doute l'exemple le plus probant des percées de l'e-Santé dans la pratique médicale en ces temps de Covid-19. Avant la crise, il n'existait encore aucun cadre légal relatif aux téléconsultations. Depuis, les prestataires de soins se sont davantage familiarisés avec l'utilisation des téléconsultations, ce qui a entraîné un changement dans leur attitude. Parmi les points positifs cités: une meilleure accessibilité aux soins, en particulier pour les patients chroniques, un premier entretien ou une discussion de suivi rapide. Cela permet également au patient de ne pas devoir se déplacer. Enfin, la consultation peut être planifiée de manière plus flexible. Les médecins notent également les faiblesses de la téléconsultation, telle que le manque d'informations et l'absence de la possibilité d'examiner physiquement le patient. "La continuité des soins doit être garantie, notamment en rédigeant un rapport de la téléconsultation, ce qui prend du temps", ajoutent les auteurs du rapport. "Les prestataires de soins craignent également que les patients ne puissent pas non plus toujours parler librement depuis chez eux et que l'aspect humain des consultations risque de disparaître. De plus, les consultations vidéo ne sont pas accessibles pour tous les patients, d'où un risque d'exclusion de certains patients."Le coup d'accélérateur qu'a permis la crise n'est donc pas suffisant. "Il faut continuer à accorder une attention particulière à certains groupes de citoyens et de prestataires de soins pour qui l'accroissement de la transformation numérique ne relève pas de l'évidence."L'eHealth Monitor propose plusieurs pistes d'action. Pour les citoyens, le rapport suggère de se concentrer sur les technologies mobiles, étant donné qu'elles sont disponibles à un plus grand nombre de patients, et même aux groupes vulnérables. L'utilisation de la technologie mobile est par ailleurs bien plus accessible. Concernant les prestataires de soins, il faut mettre l'accent sur le soutien et l'information. "Selon eux, la communication quant aux applications disponibles, à la mise en oeuvre de nouvelles applications ou aux formations disponibles pour apprendre à travailler à l'aide de ces applications n'est pas suffisante. En organisant davantage de formations et en communiquant sur les fonctionnalités, leur utilisation s'en verrait stimulée, étant donné que l'absence d'utilisation est souvent attribuée au fait de ne pas connaître une application, ou de ne pas en connaître les avantages."