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Né à Ypres, c'est dans la cité du Doudou d'où son père était originaire, que le docteur Crener entame ses études. "Ma maman était de Dottignies, non loin de la frontière française. Un carrefour de trois cultures, dont je n'ai malheureusement pas acquis la langue flamande", regrette le sénologue. Très tôt, sa vocation se révèle pour la médecine. "Lors d'un concours de dessin en primaire, je me suis dessiné comme chirurgien. Sans doute est-ce lié à un problème de santé rencontré par ma maman lorsque j'avais quatre ans", confie le gynécologue. Après trois candis à Mons, il part pour quatre ans à l'ULB. "Dans ma tête, je savais que je serais chirurgien. Lors d'un stage à Ixelles entre 1996 et 1999 chez le Dr Buxant, ma destinée s'est inscrite. J'ai été reçu premier au concours."Après deux années de stage à Tivoli, il part à Ixelles trois ans. "Mon maître de stage m'a rappelé et j'ai pu exercer chez les Drs Francotte et Gastelbum à La Louvière."Lorsqu'une place de chef de service s'ouvre à Ambroise Paré, il saisit cette chance et occupe le poste durant cinq ans. Une fonction honorable dont il se sépare finalement, par choix, pour retrouver le plaisir de la salle d'opération à temps plein. "C'est une rencontre avec un représentant qui me fait prendre le tournant de la chirurgie robotique", indique le docteur Crener. Une opportunité qui l'amène désormais à former des collègues à la chirurgie robotique pour la société américaine "Intuitive", fabriquant les systèmes Da Vinci. Depuis une console située à quelques mètres de la table, les opérations se font à l'aide d'un joystick (NDLR: ce sont deux manettes complexes appelées 'master' destinées à pouvoir répliquer les mouvements complexes de la main, du poignet et des doigts), à la manière d'une console de jeu. "Convaincu dès le début, la robotique me permet des interventions complexes et très différentes les unes des autres."Sa première passion fut de collectionner les papillons. Des milliers de lépidoptères se sont ainsi retrouvés au fond de ses filets. "Cette première affection a entraîné une étroite vivace avec le muséum des sciences naturelles", se souvient-il, enjoué. Durant presque dix années, il put ainsi arpenter les couloirs de l'institution bruxelloise. Une errance poétique dont il garde un souvenir ému. Mais bien avant la naissance de Greta Thunberg, c'est un autre intérêt qui le fait quitter la chasse aux papillons pour l'univers de Cousteau. "Je viens de léguer ma collection qui dormait dans mon grenier il y a quelques semaines à l'université de Mons mais en 2000, j'ai répondu à l'appel d'un collègue infirmier, versé dans la plongée et ai découvert l'univers envoûtant des profondeurs." C'est à l'Alhoa CEP Olympic Club de Charleroi qu'il s'initie aux bouteilles. " Je me souviens d'une centaine de plongées en Zeelande et de moments inoubliables. Nous y partions tôt le matin entre passionnés. Des moments privilégiés." Une activité qu'il a pratiquée également au Mexique et en Corse, lors de vacances d'été et qui s'arrêta un beau jour au Nemo33 à Uccle. Mu par le souhait de perdre du poids, il s'adonne alors au triathlon. Il réalise sa première épreuve sportive en 2018, apprend à courir et s'achète un vélo. "Le confinement et l'abandon des rencontres sportives durant le Covid m'a fait plus pratiquer le deux-roues." Inscrit à l'OTC, un club de triathlon situé à Thuin, il décide alors de rouler au profit d'Octobre rose, la campagne de prévention du cancer du sein. Il rejoint "Déclic Vélo" qui organise des parcours pour passionnés du cyclisme. "Mon entraînement actuel consiste à accomplir mon prochain défi: rejoindre le mont Ventoux à partir de Tournai", annonce le chirurgien. Un entraînement progressif qui le fait pédaler le mur de Grammont, une partie du tour de Flandre ou les routes de Cahors en France afin d'être prêt pour le grand jour.