...

Lorsqu'on google le Dr Frédéric Forget sur internet, on se demande très justement s'il lui arrive de fermer l'oeil, tant ce spécialiste du mammifère nyctalope y est abondamment référencé. Une passion qui n'efface certainement pas l'art médical. Une quinzaine de protocoles sont à ce jour ouvert en oncologie. Originaire de Bruxelles, il ne savait pas exactement vers quoi s'orienter étant jeune. Avec un copain de classe, devenu psychiatre, il se découvre une passion commune dans la cours de récréation. Il a alors 14 ans. S'il s'inscrit en première candi en agronomie, il bifurque en cours d'année vers la médecine qu'il débutera à l'UCL et qu'il terminera à l'ULB. Le stagiaire en médecine interne se découvre une passion pour l'oncologie qu'il décide de pratiquer dans la pointe sud du pays. A Virton dans un premier temps puis à Libramont depuis lors : " Je ne me voyais pas rester très éloigné des petits oiseaux " nous avoue-t-il .Très jeune, le futur oncologue se forge une certitude : pour connaître un sujet, il faut en devenir spécialiste. Ses études de médecine lui permettent deux voyages d'étude ayant la chauve-souris en retour de sonar. C'est ainsi qu'il se rend aux abords du lac Baïkal, du temps de l'URSS, puis en Guinée équatoriale. Ses escapades souvent nocturnes l'ont poussé à créer Plecotus le " pôle chauve-souris " de Natagora. Une division qui emploie actuellement deux personnes. Les activités de Plecotus sont nombreuses. Si le Dr Forget regrette qu'avec la pandémie, des projections de films soient annulées, il a pu rencontrer le public pour différentes promenades nocturnes. La sensibilisation du grand public est une des missions de son association qui porte le nom d'une espèce de chauve-souris. La protection de l'habitat naturel des chiroptères fait partie de leur seconde mission. Sur leur site, on pourra découvrir le travail lié à la création et à la sauvegarde du garde-manger de la chauve-souris mais également à la construction d'habitats artificiels. " Il est important de ne pas les déranger " insiste-t-il. Une attention particulièrement vraie en période d'hibernation où leurs ressources alimentaires ont disparues et où toute activité non essentielle peut conduire à leur mort. Le groupe de travail Plecotus collabore enfin à de nombreuses publications scientifiques. " Avec l'utilisation massive de pesticides, la destruction de son habitat et l'arrachage de haies, la population de chauves-souris s'était dangereusement effondrée dans les années 50 " fait savoir le Dr Forget. Avec Natura 2000, la Belgique s'est engagée à la sauvegarde de ce patrimoine animal. " Sur les huit mammifères mis sur la liste rouge des espèces menacées, six d'entre elles sont des chiroptères ". " Ma passion pour la chauve-souris n'est qu'un prétexte car ce qui me passionne réellement, c'est la nature " précise-t-il. " Un environnement diversifié qui, s'il n'est pas maîtrisé, conduira plus vite que prévu à notre extinction ". Pour lui, la pandémie de Covid-19 ou encore Ebola : " doivent nous rappeler que certaines déviances nutritionnelles provoquent la transmission de virus ". Force est de constater que cet avis n'est pas partagé par tous. Un reportage récent d'africanews propose la recette du " ngembo " : le bouillon de chauve souris, sur youtube. Plat prisé et servi au prix de deux euros au Congo, il est consommé avec du manioc. Si pour le nutritionniste Josaphat Depaget, elle entraîne un risque d'être contaminé par Ebola ou d'autres virus " émergents ", d'autres y voient un apport nutritif intéressant. Si le discours semble acquis dans nos contrées, le chemin semble encore long passé la Méditerranée.