Disco-thèque

Avec "Night Fever, 100 hits qui ont fait le disco", Belkacem Meziane, musicien professionnel et chroniqueur, fait au travers de ce hit-parade au sens propre le portrait de cette musique noire qui a envahi les radios et télévisions à la fin des années 70.

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Une musique qui entraîna des réactions violentes souvent de la part de mâles blancs, le disco étant considéré comme une musique de Noirs et d'homosexuels, voire les deux dans le cas de Sylvester qui figure bien entendu dans le panthéon de cet ouvrage avec You Make Me Feel. D'autres incunables comme le sulfureux Love To Love You Baby signé Donna Summer (et Giorgio Moroder, qui comme son nom l'indique est allemand), le Boogie Wonderland de Earth, Wind and Fire, le Ring My Bell d'Anita Ward ou encore Gloria Gaynor et son Never Can Say Goodbye... Bien sûr les Blancs vont très vite se réapproprier cette musique (de) machine à fric (c'est chic): les Bee Gees avec Stayin Alive tiré du film Saturday Night Fever, Abba et leur Dancing Queen devenu depuis un hymne gay, le That's The Way de KC and the Sunshine Band, le Michael Zager Band et son ouah ouah de Let's All Chant voire notre Patrick Hernandez national et son Born To Be Alive. Chaque titre fait l'objet d'un historique comme le Supernature de Cerrone, disque invendu envoyé par erreur de Paris à New York où il devint un tube. Au rayon incongruités, il y a bien sûr Village People, mais aussi le Daddy Cool de Boney M, le Magic Fly des astronautes français de Space (en fait le musicien Didier Marouani accompagnateur notamment de Johnny Hallyday! ) qui annonce Daft Punk, présent avec Get Lucky, ou encore le "martial" Kung-fu Fighting" de Michael Douglas. Le livre inclut même des nuls et non avenus comme le disco de kermesse d'Amii Stewart qui ose reprendre le Knock On Wood d'Eddie Floyd trempé dans une mélasse sonore, le pillage du Gimme Gimme Gimme d'Abba par Madonna en 2005, Jamiroquaï ( Canned Heat) dont la carrière entière n'est qu'une singerie de cette musique, le You Spin Me Round de Dead or Live, créature de la musique carrousel de Stock, Aitken et Waterman dans les années 80, les scies High Energy d'Evelyn Thomas et It's raining men des Weather girls (idéal pour faire pleuvoir en effet) voire le Da Ya Think I'm Sexy de Rod Stewart, un rock dont le seul mérite disco est d'être sorti en 78. Manque tout de même le Freak de Chic, présent avec un autre morceau, et le légendaire And The Beat Goes On des Whispers. Un livre tout de même référence voire même actuel, puisqu'il inclut même le titre The Rythm of The Night sorti en 93 par un groupe italien du nom de... Corona. Preuve que le disco est aussi un virus!