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"O n fait dire aux chiffres et aux statistiques tout ce que l'on veut. Et on ne sait plus discuter sereinement de rien depuis quelques mois", se plaignait un médecin généraliste senior récemment et bien connu de la rédaction. Qui, du coup, a renoncé à contester la ligne officielle... Dans le premier tiers de la pandémie, pourtant, le jdM a reçu un nombre anormalement élevé de propositions pour sa rubrique "opinion". Citoyens tout autant que scientifiques, ces médecins voulaient donner leur avis "à tout prix" à tel point qu'il a fallu en refuser. Plusieurs de nos lecteurs, éminents ou pas, sont sortis de leur spécialité pour parler virologie. Le président de l'Absym, Philippe Devos, anesthésiste, a alerté sur les dangers du virus qui arrivait en estimant le nombre de morts entre 30.000 et 50.000 (fourchette haute si on continuait à observer les trains passer). Il n'était pas loin du compte et était bien seul à l'époque (fin février 2020). Il fut d'ailleurs taxé de "drama queen" par une ministre De Block quelque peu condescendante (et elle-même médecin, faut-il le rappeler). Autre "drama queen" Marc G. Wathelet a eu la possibilité de s'exprimer plusieurs fois dans notre rubrique opinion car nous estimions sa pertinence suffisante pour exercer justement sa liberté d'expression. Il a été publié par la concurrence et de grands quotidiens du soir, invité sur les plateaux de télévision. Ensuite, bien que son plaidoyer pour l'ivermectine ne soit pas insensé (plusieurs spécialistes attestent de son efficacité) et qu'il demandait aux autorités, après bien entendu moult études en double aveugle, de la généraliser comme complément à la vaccination, il a détaillé, sur une chaîne de télé libertaire, son dépit d'avoir subi une mort médiatique complète. Plusieurs médecins ont été rappelés à l'ordre par leur hôpital, notamment un médecin des Cliniques Saint-Luc, le Pr Jean-Luc Gala (photo), qui faisait partie des "rassureurs" et lui, aussi, s'était aventuré hors de sa spécialité. L'hôpital de l'UCL a déclaré se distancer des propos du médecin, "contreproductifs et contraires aux valeurs de l'hôpital". On ne l'a plus guère entendu sur le sujet. Les "virologues assermentés" ont occupé le devant de la scène, certains sont restés jusqu'au bout ( Yves Van Laethem), d'autres ont jeté le gant ( Emmanuel André), d'autres encore connaissent une vie mouvementée ( Marc Van Ranst, menacé de mort par un "militaire d'extrême droite"). Défendre la parole officielle n'est pas non plus de tout repos. Bref, au temps du Covid-19, il ne fait pas toujours bon pour un médecin de donner son avis et ceux qui n'ont pas pris ce risque se frottent peut-être les mains.