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L'analyse de la salive présente de nombreux avantages pour Herman Goossens. En cas de foyer de coronavirus dans un cadre scolaire par exemple, il suffit de demander aux enfants et aux adolescents de cracher dans un pot. Les échantillons sont immédiatement envoyés à un laboratoire si bien qu'on peut savoir, dès le lendemain, s'ils sont infectés ou non. "Les écouvillons à enfoncer au fond du nez sont souvent désagréables pour les patients. Ici, c'est moins radical et ils peuvent le faire eux-mêmes", défend le professeur. La méthode est aussi plus sûre : elle évite aux médecins ou infirmiers qui réalisent le test de s'approcher du patient. Le virologue Marc Van Ranst trouve lui aussi la piste intéressante car elle offre un suivi rapide de l'épidémie. Il estime qu'elle pourrait être expérimentée à partir de septembre. Des recherches précédentes sur des adultes ont montré que le test de salive ne fonctionne pas bien chez les personnes qui ont une charge virale faible. La méthode serait donc surtout utile pour détecter les gens qui ne présentent pas de symptômes mais dont la charge virale est moyenne ou élevée, idéalement par des campagnes systématiques. Les capacités de dépistage à grande échelle sont malheureusement insuffisantes pour ce type de prévention, nuance pour sa part le virologue de Sciensano Steven Van Gucht. Il n'exclut pas pour autant ce type de tests "dans des circonstances très spécifiques". Le test salivaire est plus facile à réaliser qu'un frottis naso-pharyngé, certainement auprès des enfants, mais il est moins sensible au virus, a réagi la porte-parole interfédérale Frédérique Jacobs lors d'une conférence de presse du Centre de crise et du SPF Santé publique. "Le meilleur moyen de diagnostiquer une infection (au nouveau coronavirus) est de faire un frottis naso-pharyngé (...) qui permet de détecter le matériel génétique du virus. Malheureusement, ce frottis nécessite d'être fait par quelqu'un qui a l'habitude de le faire et est particulièrement désagréable et difficile à réaliser chez les enfants", commente Frédérique Jacobs.